ODENORE : « l’envers de la fraude sociale, le scandale du non-recours aux droits sociaux »

Le non-recours aux droits sociaux est une question qui nous tient à cœur au Bon Plan. Nous y avons consacré plusieurs articles, espérant participer – un peu – à faire évoluer le regard porté sur les ayants-droits des minima sociaux, tant stigmatisés sous la présidence Sarkozy. Nous nous démarquions ainsi d’une certaine presse plus encline à relayer les discours sur la fraude sociale et l’assistanat que sur ce phénomène dont l’ampleur est pourtant loin d’être anecdotique.
Quand on sait l’importance des médias dans la « fabrique de l’opinion », on ne peut que se réjouir qu’ils s’emparent enfin du sujet en relayant les travaux de recherche jusque-là diffusés dans les revues ou sites spécialisés.

La sortie le 6 novembre 2012 du premier ouvrage français disponible en librairie sur le non-recours méritait une importante médiatisation. Ce fut effectivement le cas dans la presse nationale. L’ODENORE (Observatoire des non-recours aux droits et services) – nous vous en parlons régulièrement – est de plus le seul observatoire en France à consacrer entièrement ses recherches à cette réalité. Une réalité, bien plus scandaleuse que la fraude sociale, que l’ouvrage analyse sous toutes ses coutures à travers neuf contributions. Un ouvrage engagé qui mérite bien un coup de projecteur de plus.

Le non-recours : une réalité dissimulée

Deux ans après la mise en œuvre du revenu de solidarité active (RSA), la moitié des personnes susceptibles d’en bénéficier n’en font pas la demande. C’est ce que révèle le Comité national d’évaluation du RSA dans son rapport final paru fin 2011. Ce sont ainsi près de 4 milliards d’euros qui ont été « économisés » en 2010. Autre exemple : l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) est encore « boudée » à 80 %, six ans après sa création.