115 : les raisons d’être inquiets

La FNARS et le Samu Social de Paris, gérant tous deux le 115, publient un document mettant en commun leurs données. L’inquiétude est de mise.

Le 115 ne répond plus ?

Premier motif d’inquiétude : l’augmentation des demandes d’hébergement. Celle-ci n’a rien d’anecdotique : entre septembre 2012 et septembre 2013, ce sont 31 % de personnes en plus qui ont contacté le 115.

Une augmentation que l’on peut attribuer à différents facteurs, notamment la fermeture des centres d’hébergement d’urgence au printemps, qui favorise la recrudescence des appels de la part des personnes qui n’ont pas pu bénéficier de solutions de relogement. Mais le document note surtout une hausse du nombre de personnes en famille contactant le 115, et indique que ces personnes contactent le 115 à plusieurs reprises, ce qui participe à l’augmentation du nombre d’appel et met en valeur les limites, de plus en plus criantes, des moyens de l’hébergement d’urgence.

Le nombre de demandes d’hébergement insatisfaites ne cesse en effet d’augmenter. En septembre 2013, sur les 37 départements concernés par le « baromètre » proposé par la FNARS, ce sont 78 % des demandes qui n’ont pas trouvé de réponses adaptées, une augmentation de 18 % par rapport à juillet 2013, et de 37 % par rapport à septembre 2012 ! La raison principale de cette dégradation invoquée par les associations est évidemment le manque de places disponibles, le renoncement des personnes (qui cessent d’appeler ou refusent les solutions proposées) demeurant certes réel, mais marginal.

Face à cette situation, le document pointe également du doigt les difficultés des écoutants du 115, qui « voient s’éloigner la vocation initiale de l’urgence sociale », et s’inquiète de l’arrivée d’un hiver qui s’annonce comme particulièrement rude. Mais c’est également la conception du l’aide au logement qui est remise en cause : « le sempiternel recours à des solutions de pure mise à l’abri de novembre à mars hypothèque l’ambition à atteindre : l’accès au logement pour tous », écrivent les associations, avant d’appeler le Gouvernement à privilégier l’accès à des solutions durables.