Fin de la trève hivernale pour les prestations de gaz et d’éléctricité

Le Bon Plan en faisait état vendredi dernier : la trève hivernale, c’est à dire la suspension des expulsions locatives à la froide saison, qui devait s’achever le 15 mars prochain, sera prolongée jusqu’au 31 mars. Mais qu’en est-il pour les coupures de gaz et d’éléctricité qui devraient normalement reprendre le quinze mars ?

La trève hivernale des expulsions locatives concerne plusieurs milliers de foyers (La Fondation Abbé Pierre rapporte que 115 000 familles font l’objet d’une décision judiciaire d’expulsion pour dette locative, 113 669 décisions d’expulsions sont rendues, et 12 760 expulsions forçées ont lieu en 2012). Mais le chiffre est beaucoup plus élevé concernant les prestations de gaz et d’éléctricité, qui elles aussi respectaient cette trève pour l’hiver : c’est 600 000 foyers qui risquent de ne plus être alimentés en gaz ou en éléctricité à compter du 15 mars. Pendant la trève, le service était restreint à 3 kilowatt/heure (de quoi alimenter une seule pièce munie de trois équipements éléctriques : par exemple un réfrigérateur, un radiateur et de la lumière), mais la fourniture d’éléctricité et de gaz devrait, si il n’y a pas d’obstruction judiciaire, passer à zéro dès la mi-mars. Les fournisseurs EDF et GDF ont établi la liste des contrevenants, et ce sont ERDF et GRDF qui devraient réaliser les coupures, avec l’aide suplémentaire d’intérimaires mobilisés pour l’occasion. Une perspective que les ménages concernés ne sont pas les seuls à redouter : certains maires anticipent des situations de coupures collectives dans certains quartiers, et, à quinze jours des municipales, font bonne mesure en réclamant le report des première coupures pour le premier avril, à l’image du report pour les expulsions de logements.

Ceci témoigne que le logement seul ne définit pas la précarité, qu’il existe aussi la précarité énergétique, dont on parle sans doute moins, mais qui accompagne nécessairement les familles victimes du mal-logement, qui, lorsqu’ elles s’en sortent, doivent aussi affronter cet aspect très concret de l’habitat. On suivra avec intérêt l’évolution de cette problématique, qui pour l’instant marque cruellement la « double peine » qu’a décrit Martin Hirsch.