Hélène Szatkowski : heureuse qui communique…

… A fait un long voyage.
Depuis Belly-Montigny dans le Nord, entre Hénin-Beaumont et Lens, jusqu’à Grenoble, où elle est installée depuis 2008. Son parcours ne ressemble pas à ces autoroutes fluides vantées par les apôtres des plans de carrière et dont la logorrhée vient polluer jusque dans les organismes sociaux qui se satisfont parfois de ces règles simplistes de bonne conduite professionnelle.

L’itinéraire d’Hélène est loin de tout cela : il est fait d’hésitations, de recherches, de tentatives mues simplement par le goût de l’expérimentation et la volonté de se trouver bien quelque part.
Surtout pas de longues lignes droites ou de confiance illimitée à la voix d’un GPS (une voix inconnue qui voudrait vous faire croire qu’elle connaît mieux que vous le chemin qui vous convient).
Pour cette Nordiste, la route doit se faire au fil des rencontres, des opportunités, goûtant à l’inattendu.

 

Sur la route

Que faire après un bac littéraire?? Pourquoi pas du polonais qu’elle apprend pendant une année sur les bancs de la faculté d’Arras, avant de s’essayer à la géographie puis d’affronter les rudiments de l’informatique dans un centre AFPA. Le choix de la sinuosité est patent, le goût du changement l’est tout autant. Lorsqu’elle parle, cette ancienne du Bon Plan s’applique à choisir ses mots, les essaimant avec parcimonie, calmement. Une discrétion, un effacement que l’on pourrait assimiler à une indolence, un laisser-faire. Erreur d’interprétation. La clef arrive au détour d’une phrase : « Je crois que j’aime les défis ». énoncé doucement entre deux silences, donnant plus de force à l’aveu qui lui échappe comme une respiration.

Talon d’Achille ou talent caché??

C’est donc ce goût de se remettre en cause qui l’a fait quitter le pays des corons en avril 2008 pour participer à un projet de création d’entreprise de l’une de ses amies dans la région grenobloise. Mais elle préfère quitter l’aventure en route et effectue quelques contrats d’intérim. « C’est ma conseillère service initiative emploi (SIE) qui m’a proposé de postuler au Bon Plan. Écrire des articles était quelque chose de nouveau pour moi. C’est tout juste s’il n’a pas fallu m’emmener manu militari pour faire ma première interview ».
Communiquer : c’est dans ce domaine qu’elle souhaite progresser et qu’elle porte ses efforts. Elle mesure ses progrès, une aisance gagnée dans ce travail de rédacteur. « Mon premier article publié, ça a été un peu d’air dans la tête »,explique-t-elle comme si elle s’était surprise elle-même de cette capacité cachée.Dans cette activité mêlant écriture, entretiens, organisation et confrontation aux autres, elle trouve ses marques et affiche une confiance retrouvée, même si elle semble un peu déstabilisée par les changements réguliers dans l’équipe, compte tenu de la durée des contrats limitée à dix-huit mois.

Chez les autres

À l’issue de sa période Bon Plan, elle retrouve quelques heures de travail en tant qu’animatrice informatique au centre social Malherbe Teisserre avant de rejoindre le PIMMS avec lequel elle était entrée en contact à l’occasion d’une maintenance d’ordinateurs. Et une nouvelle fois, la silencieuse, la discrète se confronte à un emploi où le contact avec les autres est primordial. L’expérience acquise au Bon Plan semble avoir porté ses fruits puisqu’elle n’envisage pas de travailler autrement que dans un contexte où le relationnel est essentiel. Mais ici aussi, il s’agit d’un contrat aidé et elle réalise qu’à son terme, il va falloir trouver autre chose. Elle s’en veut presque de ne pas assez y penser mais ne s’affole pas pour autant. Consciente de son potentiel découvert, elle mesure peut-être la densité du chemin parcouru et l’expérience acquise. L’avenir est ouvert et l’esprit l’est tout autant.