Vulnérabilité énergétique : état d’alerte

L’INSEE vient de publier une nouvelle étude sur la vulnérabilité énergétique (y compris le transport). Les retraités, les ouvriers et les habitants des zones péri-urbaines sont les plus touchés.

Selon l’étude publiée le 8 janvier 2015, 5,9 millions de ménages, soit plus d’un sur cinq, sont considérés en situation de « vulnérabilité énergétique », dans la mesure où ils consacrent un pourcentage conséquent de leurs revenus soit au chauffage, soit au transport. Parmi ceux-ci, on en dénombre 700 000 (2,6 %) qui rencontrent des difficultés pour affronter les deux postes de dépenses. Pour être considéré en « vulnérabilité énergétique », il faut dépenser 8 % de ses revenus en chauffage ou en eau chaude, et 4,5 % dans les déplacements. En conséquence de quoi certains ménages renoncent à se chauffer correctement ou à certains déplacements.

Quelques chiffres

Au niveau des chiffres, c’est 14,6 % qui sont considérés en vulnérabilité énergétique pour leurs logement, et 10,2 % pour l’achat du carburant nécessaire à leurs déplacements. Les personnes seules (un tiers de la population touchée) et les moins de 30 ans (43,1%) sont particulièrement concernées, mais ce sont les retraités qui sont les plus touchés (1,8 million). Parmi les actifs, l’étude relève que les ouvriers sont particulièrement impactés (1,2 million), ce qui correspond à 27 % de cette catégorie sociale.

Différents facteurs

L’analyse de la vulnérabilité énergétique révèle des différences géographiques : plus on s’éloigne des pôles urbains, plus elle augmente fortement. Hors des aires urbaines elle concerne près d’un ménage sur deux. Et dans les zones les plus excentrées, les ménages gagnent moins, en même temps qu’ils dépensent plus en énergie (transport inclus). Géographiquement, ce sont la Lorraine, l’Auvergne et la Franche-Comté qui sont les régions les plus touchées, avec plus d’un quart des ménages concernés.
Pour expliquer les dépenses énergétiques, l’étude de l’INSEE pointe les facteurs du climat, de la surface de l’habitation et du combustible utilisé. Et ce sont ceux qui se chauffent au fioul qui sont le plus pénalisés, puisque vivant dans des habitats individuels en milieu rural.