115 : la nuit noire ?

Le 115 ne cesse de faire parler de lui, hélas jamais pour de bonnes raisons. Difficultés économiques et humaines, critique des associations, et à présent en Isère menace de fermeture de nuit.

Le 115 au soleil

Le 115 juste aux heures diurnes ? C’est l’idée qu’avait émis la Préfecture, arguant des économies substantielles que l’arrêt du dispositif durant la nuit pourrait représenter. L’affaire semblait close, jusqu’à ce que le tollé provoqué par cette annonce ne conduise à un report de cette mesure pour trois mois.

On se souvient que la gestion du 115 avait été confié à l’association La Relève, au détriment du Relais Ozanam, à la suite d’un appel à projet qui avait laissé perplexe bon nombre d’acteurs sociaux. Directeur du Relais Ozanam et président de la FNARS Rhône-Alpes, Francis Silvente nous a confié ses impressions.

Constatant, alors que l’actualité iséroise bruisse fréquemment d’annonces de fermetures de places d’hébergement, parfois effectives ou non, que l’on « continue à gérer de l’urgence dans l’urgence », le directeur insiste : « On n’est jamais dans une construction un peu réfléchie de ce que l’on pourrait faire en terme d’organisation et de dispositifs. On est toujours sur des enveloppes complémentaires qui arrivent au compte-goutte, qui ne permettent pas de construire quelque chose ! »

« La préfecture a une vision financière : ils n’ont pas assez de sous, ils diminuent les endroits où ils pensent que cela sert moins. Comme le 115, hélas, offre 90 % de réponses négatives et ne fait que révéler un peu plus le besoin, on choisit de s’attaquer au messager plutôt qu’au message. »

« Ils ont voulu que le 115 soit géré par une association qui n’avait pas de veilleurs, ce qui veut dire des coûts supplémentaires. Je ne connais pas les budgets alloués, mais il semble qu’il y ait une incongruité budgétaire là-dedans. Je pense que la Relève a été contrainte d’embaucher des gens spécifiquement pour la nuit, ce qui coûte plus cher et incite à faire des économies là-dessus. J’ai donc l’impression qu’à même budget, on est en train de réduire la prestation ! » conclut Francis Silvente.