Malbouffe, Quel danger pour notre corps ?

L’obésité et le diabète touchent en grande partie les personnes les plus pauvres de la population. Souvent en cause, le recours à la nourriture industrielle. Comment éviter la malbouffe quand on est en situation de précarité ?

Face aux inégalités sociales qui se creusent de plus en plus en France, le docteur Marie-Aline Charles et le professeur Arnaud Basdevant ont mené une étude ObÉpi (Enquête Épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité) en réalisant plusieurs enquêtes entre 1997 et 2012 sur le surpoids et l’obésité en France. En 2009 l’obésité, reconnue comme une maladie, touchait plus de 22 % des personnes pauvres contre 6 % des personnes les plus aisées. Les femmes sont également plus vulnérables face à l’obésité. Cela a pour conséquence de développer d’avantage des maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’arthrose chez la classe sociale la plus exposée.

• Quelle sont les raisons d’une mauvaise alimentation ?

L’étude ObÉpi de 2012 démontre que la population avec un faible niveau d’étude est plus exposée à une mauvaise alimentation. Il y a dès lors un travail de sensibilisation et d’information à mener dans les écoles. Quel aliment consommer, comment le consommer et quand le consommer ? Voici un calendrier des fruits, légumes et céréales de saisons élaborée par Greenpeace.

La seconde raison est un souci de moyen. Selon une étude de 2015 de l’INSEE, il y aurait 8,5 millions de pauvres en France, soit 14 % de la population française ayant des revenus inférieurs à 1026 euros net par mois. Comment alors ne pas se tourner vers une alimentation industrielle pas chère pour pouvoir simplement survivre au quotidien ? Pourtant, beaucoup de personnes ont conscience que l’alimentation industrielle est mauvaise pour la santé, mais manger des aliments frais c’est trop cher ! On ne parlera même pas des produits bios qui sont hors de portée pour cette partie de la population française.

Enfin la dernière raison c’est le manque de temps pour cuisiner. La vie moderne ne permet pas à tous de trouver du temps pour effectuer des courses réfléchies et élaborer des repas.

• Pourquoi l’alimentation industrielle n’est pas bonne pour notre santé ?

Il faut savoir que la plupart des plats préparés, les conserves, les soupes et les biscuits contiennent une quantité de sucre importante. Par exemple le jambon, le saucisson, votre boîte de lentille et même certaines boîtes dites « light » contiennent du sucre ! Le plus interpellant c’est qu’on ne reconnait pas cet ingrédient dans la liste au dos des boîtes. Pourtant, il est bien présent ! « Grâce » à l’alimentation industrielle, un Français consomme en moyenne 35 kg de sucre par an. Et les préparations bios ne font pas exception !

Voici une liste des différents noms du sucre : le saccharose, le glucose, la betterave, la mélasse, le sorbitol, la dextrine, l’aspartame, le fructose, le sirop de fructose, le sirop de glucose, l’isoglucose, le lactose, le dextrose, le maltose et encore beaucoup d’autre…

Dans l’émission « Salut les Terriens » animé par Thierry Ardisson, Natacha Polony nous fait une démonstration de la quantité de sucre que l’on peut trouver dans un caddie de course :

https://www.youtube.com/watch?v=AjqO3CYxsYc

 
Au-delà du sucre, vous trouvez également d’autres fabuleux ingrédients dont des conservateurs qui sont nocifs pour la santé, des colorants, des arômes et autre exhausteurs de goût… mais aussi de nombreux pesticides cancérigènes.

Une grande étude européenne « Mesurer le bien-être et la santé à la maison », menée par le CHU et l’Université Grenoble-Alpes et coordonnée par le Professeur Christophe Moinard, paraîtra prochainement. L’enquête se base sur l’alimentation quotidienne des Grenoblois et sur des témoignages récoltés par des clients du supermarché Géant Casino à Saint-Martin-D’Hères.

• Comment changer notre alimentation sans percer le porte-monnaie ?

Il existe plusieurs solutions pour se nourrir sainement et pas cher en évitant, de temps en temps, l’alimentation industrielle. Par exemple :

– L’association Géfélépotss, à Fontaine, va à la recherche des fruits et légumes bios invendus. Elle les redistribue, sous différentes formes à leurs adhérents (compter environ 50 centimes le kilo et une adhésion à prix libre sur une base minimum de 1 euro).

– Les épiceries solidaires comme Episol à Grenoble et Dounia à Échirolles vendent des aliments, issus de l’exploitation de l’agglomération grenobloise, à des prix modulables en fonction du porte-monnaie de chacun (quotient familial, attestation de paiement, avis d’imposition récent, justificatif CMU, AME).

– Certaines communes proposent, à des prix fixés selon le quotient familial, des paniers de fruits et légumes cueillis dans les jardins partagés ou proposés par des associations avec des aliments issus des agricultures locales.

Acheter ses aliments dans les marchés peut aussi être une solution intéressante, souvent moins chers qu’en grande surface. Coté surgelé, les légumes et les fruits sont souvent bien moins chers et plus nutritifs que les aliments frais exposés sur les étalages des grandes surfaces.

Pour finir, si la question de la santé vous intéresse, vous pouvez vous tourner vers le bio pour certains fruits et légumes qui contiennent le plus de pesticides. Et donc trouver un équilibre entre pas cher et bon pour votre santé.

Voici un tableau d’exemple de niveaux de pesticides dans les fruits et légumes frais :

2019 tableau pesticide v4

La question de la santé et l’alimentation est devenue essentielle dans notre société française actuelle mais aussi à travers le monde, surtout chez la population en situation de précarité. Que mettons-nous dans notre corps ? Peut-être est-il temps de se réapproprier notre alimentation.