Anagramme, en quelques mots

Le 15 novembre 2013, Anagramme fêtera sa vingtième année. Vingt ans que l’association porte en projet l’amour des mots en étendard. Un amour qu’elle tâche de faire partager au plus grand nombre, à travers des ateliers qui s’adressent tout autant aux passionnés et aux curieux qu’à un public dit « éloigné de la culture », tel que les étrangers nouvellement arrivés sur le territoire, les demandeurs d’asile, les prisonniers, etc.

Lire et écrire, écrire et dire

Ces ateliers s’axent sur deux angles d’approche. On trouvera en premier lieu des ateliers d’écriture, au sein desquels les participants sont invités, à partir d’une accroche (une phrase, une photographie, des mots imposés…) à laisser parler leur imaginaire et divaguer leur plume. Les deux heures d’atelier sont ainsi consacrées à un temps de rédaction, puis un temps de relecture et de correction et d’analyse des textes. L’objectif de ces ateliers ? Apprendre à maîtriser les techniques de l’écriture et de la narration, à travailler sur la mise en forme d’une histoire et, surtout, à donner libre cours à son imagination !

Deuxième approche, après l’écrit : l’oral. Solenn Monnier, qui nous recevait dans les locaux d’anagramme, est la responsable de ces ateliers où le plaisir de jouer avec les mots est mis en avant, à travers des lectures vivantes, des prises de parole ou des spectacles. Ici, le but est de montrer aux participants comment transmettre un texte à l’oral, comment parler devant les autres, en travaillant sur le rapport à l’audience mais également sur le rapport à soi-même, à travers des techniques de respiration ou de diction par exemple.

Solenn intervient également en milieu scolaire, avec pour ambition de désinhiber les élèves vis-à-vis de la lecture souvent perçue comme trop scolaire, en leur montrant comment se tenir ou s’exprimer de manière distincte. La dimension pédagogique est ici la priorité. « Ce sont des choses qui, forcément, resserviront dans la vie professionnelle ou personnelle ».

Les mots au noir

Mais le prétexte qui, en ce jour, nous faisait aller à la rencontre d’anagramme, c’est le festival baptisé L’Échappée Noire que l’association organise depuis maintenant sept ans, et qui met à l’honneur pendant une semaine la littérature « noire », une expression qui fait avant tout référence au polar mais qui devra également,20130929 anagramme2 en guise de nouveauté cette année, composer avec le fantastique car le vampire s’est invité dans la fête !

Le thème du vampirisme réunissant les caractéristiques d’être à la fois très à la mode et très ancien, il sera l’occasion de nombreuses activités, à commencer par des lectures tant d’auteurs classiques (Bram Stoker, naturellement, mais aussi Théophile Gautier ou Guy de Maupassant) que contemporains (Richard Matheson, Anne Rice ou Fred Vargas). Des lectures variées également dans la forme, « frissons » ou humoristiques selon les lieux et les jours.

L’amoureux des vampires trouvera également grand intérêt à assister,  en inauguration du festival samedi 5 octobre, à une conférence intitulée « les vampires dans la littérature » que donnera Jean Marigny, professeur honoraire de l’Université Stendhal, grand spécialiste de ce mythe littéraire. Une rencontre avec la romancière Jeanne Faivre d’Arcier, auteur du Dernier vampire, ne manquera pas non plus de ravir les succubophiles !  

Quant aux enfants, le programme ne les oublie pas, proposant ainsi de découvrir le « polar jeunesse » avant qu’un groupe d’enfants ne fasse l’expérience de la « lecture suspense ». De même, une lecture interactive proposera aux enfants et leurs parents de mener une « en quête » dans cette même rue, à la recherche d’indices au sein de la rue Saint-Laurent.

Les contes de la Crypte

Car c’est là la deuxième nouveauté du festival qui, cette année, investit avec force un quartier tout entier, en l’occurrence cette longue et belle rue de la rive droite de l’Isère où la majorité des activités se dérouleront. « Nous avions envie de cibler un quartier en particulier, et celui-ci est tout de même assez foisonnant, nous dit Solenn, en matière de diversité des lieux, de champs des possible, et de beauté tout simplement ! »

Ainsi, la galerie Alter-Art, le Café des Arts, la Maison pour tous, le Musée archéologique et même le Foyer de personnes âgées ou le tatoo-shop de la rue se feront les hôtes de cette très belle édition de l’Échappée Noire.

A quelques exceptions près, et sous réserve des places disponibles, la plupart des manifestations proposées sont accessibles gratuitement. Un programme riche, aussi foisonnant que le quartier qu’il met en valeur. Aussi, préalablement muni de gousses d’ail et d’eau bénite, n’hésitez pas à le consulter en ligne ou à en prélever une plaquette pour y trouver votre bonheur.