Dans son numéro 124/125 spécial 20 ans, le Bon Plan a inclus d’anciens textes publiés quelques années auparavant, représentatifs de la ligne éditoriale de notre journal et de son évolution. Nous retrouvons ici un texte de Philippe Fabrègue qui figurait dans Le Bon Plan n° 50 en mars-avril 1998.
Un enfant désiré
Le Bon Plan fut un enfant désiré, dont la venue au monde fut voulue par des parents motivés. Ni enfant roi auquel rien n’aurait pu être refusé, ni enfant encombrant, polémique, qu’on cache le plus possible, il a très vite réuni autour de lui l’attention de nombreux parrains et marraines prêts à le soutenir. Des coprésidents et membres de CLI porteurs de la nécessité de mieux communiquer, des responsables d’actions soucieux de mieux mettre en adéquation offres d’insertion et demandes ; des travailleurs sociaux souhaitant pour leur public et eux-mêmes une meilleure connaissance des procédures et des réponses existantes. L’unanimité était là, bien réelle.
Restait à trouver les moyens, à imaginer la forme, à donner l’élan.
Le journal pouvait, devait être l’œuvre des bénéficiaires du RMI eux-mêmes et du coup devenir un lieu actif d’insertion. Qui mieux qu’eux pouvaient susciter, porter, rendre compte de la parole des bénéficiaires du RMI dans leur ensemble, dans leur diversité ?
Je veux retenir qu’il n’y a sans doute pas meilleur choix, aussi difficile soit-il par moment, que de faire confiance à ceux qui sont les plus concernés – les bénéficiaires du RMI eux-mêmes – et que la parole est un atout essentiel de toute démarche d’insertion.