« Compagnons de route » d’Alain Guézou : David Le Breton

Du 1er au 25 août, de Grenoble à Bruxelles, Alain Guézou marche pour dénoncer les violences de la précarité. Nous avons invité David Le Breton à nous éclairer sur le phénomène de la marche.

Anthropologue et sociologue, David Le Breton est professeur à l’Université de Strasbourg et membre du Laboratoire Cultures et Sociétés en Europe au CNRS.

Il déploie un travail buissonnant autour de la question du corps humain dans la société et de l’identité. Ses points d’entrée sont la souffrance et le risque, le contrôle social et sensible du corps, la voix, la marche. Auteur de Marcher. Eloge des chemins et de la lenteur (Métaillé, 2012) et récemment de Disparaître de soi. Une tentation contemporaine (Métaillé, 2015) ainsi que de nombreux ouvrages au sujet de l’adolescence et des conduites à risque, c’est avec une grande proximité qu’il écrit sur ses sujets de travail.

Ce qui peut conduire à choisir la marche comme acte politique, de visibilité, alors même qu’elle est une chose solitaire et silencieuse, c’est déjà la nécessité de résister à la simultanéité et à l’efficacité ambiantes qui régissent aujourd’hui des valeurs sociétales mettant en péril l’humain, « l’homme debout ou la femme debout » formule David Le Breton. Autant de singularités qu’Alain Guézou défend contre leur réduction par les chiffres des administrations dans notre vidéo du 27 juillet.

« Les marcheurs sont des hommes ou des femmes qui prennent le monde à contre-pied. Qu’ils le veuillent ou non, ils s’inscrivent dans une forme de critique « par corps » des conditions d’existence qui sont les nôtres. » C’est forcément à la fois une barrière sociale et personnelle que l’individu qui décide de marcher foule.

Quel conseil David Le Breton donnerait-il à Alain Guézou en train de marcher ?