Croire, c’est pouvoir

Augustin, après plusieurs années d’exil, retrouve son village natal frappé par la malédiction. Une montagne dévore ses habitants. Il décide d’agir. Vivez une triste réalité colorée dans laquelle on peut s’identifier avec Le Monde du dessous.


Un monde désespéré

En revenant dans son village Ullua, après plusieurs années d’absence, Augustin reste sans voix. Son village est dépeuplé. Il n’y reste que « le vent froid, et le gémissement des pierres ». Le diable a frappé.
Ses souvenirs lui rappellent son enfance et ses pères. Oui, ses pères ! Parce qu’il en avait trois. Le premier, c’est Eusobio Osorio. Il part toujours et pour longtemps pour chercher fortune dans la mine de Potosi, sous « la montagne qui mange les hommes ». Le deuxième, c’est son père biologique. Il a violé sa mère Sara Quiroga quand le premier effectuait ses voyages continuels mais a été chassé par son troisième père, que tout le monde appelle Padro Pio. C’est ce père « spirituel » qui sera la clé de voûte d’Augustin dans ses décisions et réactions. Il décide de réagir en accomplissant « ce que personne n’a jamais osé ». Comme il a des pouvoirs comme celui de faire tomber la pluie, Augustin sera confié au Pako, un chaman pour l’initier aux rites anciens. Une espèce d’entraînement spirituel pour affronter le diable.
Au sommet de la montagne, il rencontre une princesse de glace et décide de libérer le diable pour que les âmes trouvent le repos.


L’Histoire en images20150730 LMD Extraits1

Ce récit, loin de la fiction, dessine une vision claire, aussi limpide que l’eau. Il nous parle et parle de nous. Une triste réalité. Celle de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Anne Sibran livre la terrible histoire des mines d’argent de Potosi en Bolivie qui ont fait le bonheur des conquistadors espagnols et le malheur des populations indigènes ! Une montagne « mangeur d’hommes » qui a dévoré 8 millions d’hommes depuis son exploitation au 16e siècle. Un récit fraternel qui mélange croyances et mondialisation, exploitation et colonisation, progrès scientifique et archaïsme. Dans ce graphisme aux couleurs chatoyantes, Didier Tronchet laisse son talent s’exprimer en envoyant le lecteur dans un monde peint de mythes et réalités. Très fort !

 

20150730 LMD Couverture

Le Monde du dessous
d’Anne Sibran et Didier Tronchet 
Collection Univers d’auteurs
Edition Casterman
64 pages, 17,00 €