Quel gaspillage ! Un peu plus d’une quarantaine de tonnes de nourriture est jetée chaque seconde dans le monde. Un fléau qui paralyse l’économie et l’environnement de notre planète, sans oublier l’impact humanitaire. Une dérive qui nous concerne tous.
Le problème, c’est nous
Selon le site internet Planetoscope, chaque seconde dans le monde, 41 200 kg de nourriture sont jetés. Un gaspillage alimentaire de 1,3 milliard de tonnes par an qui représente 1/3 de la production mondiale consacré à la consommation. Énorme ! Un gâchis de plus de 750 milliards d’euros dans lequel tous les pays sont impliqués. Des chiffres qui font froid dans le dos alors que personne ne peut ignorer que 13 % de la population mondiale souffre de sous-alimentation.
De la production à la consommation, le gaspillage alimentaire est constaté et dépend d’un pays à l’autre. Dans les pays industrialisés, ce fléau est quantitativement plus important que dans les pays en voie de développement. Les consommateurs d’Europe et d’Amérique du Nord gaspillent en moyenne 95 à 115 kg par an et par habitant au moment où en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharien, le gaspillage est estimé de 6 à 11 kg par an. Un écart creusé par des moyens de vie différents.
En France, plus de 7 millions de tonnes de nourriture sont mis à la poubelle. Une perte de plus 400 € par an et par foyer, soit 20 kg par personne. Et selon le ministère de l’Écologie, les ménages (67 %), la restauration (15 %), les commerces et grandes distributions (11 %), les marchés (6 %) et les industries agroalimentaires (2 %) sont les responsables de ce gaspillage qui emploie inutilement des ressources naturelles telles que les terrains cultivables, l’eau, et qui nous expose à l’émission de gaz à effet de serre, en plus les déchets à traiter.
Et si nous étions la solution…
Le gaspillage alimentaire est la quantité de nourriture qui aurait pu être consommée et qui est finalement jetée. Un problème qui, selon Fonds des Nations unies pour l’alimentation (FAO), concerne chaque maillon de la chaîne alimentaire : producteurs, distributeurs et consommateurs. Un constat alarmant qui a poussé le Parlement européen à adopter une résolution des mesures urgentes pour réduire le gaspillage alimentaire de moitié d’ici 2025.
De son côté, le gouvernement français s’est donné le même objectif à travers le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire signé par Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire, et tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Un plan qui comprend 11 mesures destinées à créer un dynamisme auprès de l’ensemble de ces acteurs. Parmi ces mesures, il y a la journée nationale de lutte contre le gaspillage. Une occasion pour sensibiliser au gaspillage alimentaire sur tout le territoire : opération « zéro gaspi » dans les cantines scolaires et les entreprises, récupération d’invendus, moments festifs dans les quartiers, ateliers cuisine de restes… D’autres mesures du Pacte comme la formation dans les écoles hôtelières et les lycées agricoles ou encore le remplacement de la mention DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale) par « À consommer de préférence avant… » sont des occasions pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Mais le grand travail à faire est d’adapter les courses aux besoins et de cuisiner les restes plutôt que de les jeter.
« Gaspiller est une aberration économique, sociale, environnementale. C’est encore plus choquant quand il s’agit de nourriture. La FAO l’a montré : en mettant fin au gaspillage alimentaire, nous mettrions fin à la faim dans le monde, et pourrions nourrir les 9 à 10 milliards de citoyens que la planète hébergera d’ici 2050. Les mesures prises récemment contre le gaspillage alimentaire dans les supermarchés vont dans le bon sens, mais il faut aussi, par ses gestes d’achat et d’utilisation quotidiens des aliments, savoir réduire ce gaspillage. » , prêche Stephen Boucher Directeur Général ConsoGlobe.com. Nous sommes tous victimes, responsables et solutions du gaspillage alimentaire. Donc à nous d’agir !