Éduquer à la solidarité : les actions de l’École de la Paix

De Grenoble à Bogotá, de Bamako au quartier de Teisseire, l’École de la Paix met à disposition savoir et outils pour lutter contre la violence et l’ignorance générées par certains contextes difficiles.

L’École de la Paix, créée en 1989, est issue de l’association Les Amis d’une école de la paix fondée en 1979 à la suite du drame des boat-people. À l’époque, des bateaux de réfugiés fuyaient les guerres civiles du Viêt Nam jusqu’en Europe provoquant une vague de solidarité, mais aussi de commentaires xénophobes, ce qui n’est pas sans rappeler le contexte actuel.

L’École de la Paix, aujourd’hui dirigée par Matthieu Damian, a pour but de donner les clés pour désamorcer les mécanismes de la violences qui peuvent émerger de contextes difficiles. En effet, il existerait des moyens plus viables et humains de comprendre et résoudre les problèmes tant au niveau local qu’international.

Il vaut mieux prévenir plutôt que guérir…

… C’est pourquoi l’École de la Paix concentre une partie de ses actions sur l’éducation en Isère. Elle est régulièrement invitée dans les universités grenobloises pour donner des cours aux étudiants (notamment en politique et sociologie) dans l’espoir que les citoyens de demain comprennent les mécanismes des conflits et puissent y remédier.

Cette mission d’éducation, appuyée par le ministère de l’Éducation nationale, le Département de l’Isère et la Région Rhône-Alpes, s’applique aussi fréquemment dans les écoles, collèges et lycées. Son objectif est de donner aux équipes pédagogiques, aux parents et aux élèves les moyens de faire face aux situations difficiles qui peuvent toucher certains établissements. L’École de la Paix propose alors d’animer des expositions, des ateliers de libre expression ou des théâtre-forums.

Cette dernière activité est, selon Matthieu Damian, particulièrement appréciée des élèves. En effet, ceux-ci sont appelés à faire un récit d’une situation où il y a eu violence, en variant les points de vue de l’agresseur à la victime, et vice-versa. En laissant à chacun la liberté d’imaginer et de modifier le scénario, la créativité fournit un sentiment d’accomplissement positif.

L’exportation de solidarité

La structure œuvre aussi à l’international pour apporter des solutions à des situations instables. Par exemple, à Bogotá en Colombie, les recherches de l’École de la Paix servent à identifier et atténuer l’antagonisme entre civils et militaires. Elle fédère dans un même temps un réseau local et international de partenaires des mondes associatifs et institutionnels pour tenter de rendre à cette capitale un quotidien plus serein.

L’École de la Paix met aussi en place des formations pour les décideurs et acteurs de terrains locaux dans des pays où le bien-être des habitants est menacé. Au nord du Mali, des responsables territoriaux sont formés à gérer des situations de crise et à tenir leurs engagements lors de l’accord d’Alger de 2015. Toujours en Afrique, des cadres et animateurs d’associations locales sont aussi formés entre autres au Rwanda et en Tunisie à Sfax, ville jumelée à Grenoble, pour que la modération soit l’outil principal d’apaisement des tensions que connaissent ces pays.

 

Pour infos :

L’École de la Paix
7 rue Très Cloître
38000 Grenoble

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