La CMU c’est mieux

Vouée à lutter contre la « fracture médicale », la CMU-C 2014 concernera plus de citoyens et verra certains de ses champs d’action renforcés.

Au royaume des aveugles

La feuille de route 2014 du Plan contre la pauvreté présentée par le gouvernement fin janvier établissait deux objectifs clairs en ce qui concerne la CMU-C : un accès simplifié pour les étudiants, et une « amélioration » de la prise en charge des soins dentaires, optiques et et audio.

C’est ainsi qu’à compter du premier juillet de cette année, le dispositif prendra en charge l’amincissement des verres à forte correction, ce qui n’était pas le cas auparavant. Une mesure qui concernera également les assurés de moins de 18 ans. La prise en charge des verres et des montures reste pour sa part inchangée.

L’amélioration de la prise en charge des coûts de prothèses auditives est encore plus marquante, passant « du simple au double », ainsi que l’annonce Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé. Les nouveaux tarifs, appliqués dès à présent, proposent des remboursements à hauteur d’environ 500 euros pour une prothèse, et 1000 euros pour deux prothèses prescrites.

Les distributeurs sont « invités » à proposer aux patients bénéficiaires de la CMU des prothèses de qualité, garantie au moins quatre ans et n’excédant pas le prix de 700 euros, sauf sur dérogation pour les patients de moins de 20 ans ou les personnes atteintes de cécité et de déficit auditif. Pour autant, même dans ces conditions dérogatoires, les prix ne doivent pas excéder les tarifs de remboursement.

Si l’on ne peut que se réjouir de ces prises en charge améliorées, qui vont notamment simplifier grandement la vie des personnes en situation de handicap bénéficiant de la CMU, il convient pour autant de ne pas perdre de vue qu’elles sont révélatrices des besoins grandissants de ses bénéficiaires. Autrement dit, que le précarité gagne du terrain.

Fin 2013, ce sont presque cinq millions de Français qui bénéficient de la CMU. Un chiffre qui va augmenter de manière conséquente, un communiqué ministériel annonçant le doublement du nombre de nouveaux bénéficiaires pour l’année 2014 (soit environ 200 000 personnes supplémentaires), dû à la revalorisation du plafond d’accès au dispositif. Bref, une meilleure prise en compte de l’évolution des difficultés des foyers.