La décroissance a pris des hormones…

Imaginez-vous en 2050. Ayant poussé à son paroxysme le modèle capitaliste, un nouvel ordre économique basé sur la théorie de la décroissance a été adopté. Entre concret (programme 2012) et idées farfelues complètement utopiques, voici une vision de ce que pourrait être le monde dans quelques décennies.

Voilà, le logo du Parti Pour la Décroissance a pris son « envol » pour atterrir au milieu de ce 21ème siècle. L’escargot, en l’occurrence, a toujours une vitesse de 0.005 km/h, mais les suggestions que véhicule ce courant de pensée sont devenues réalité à une vitesse folle, tel un pèlerin en piqué (350km/h). Pourquoi ce gastéropode a-t-il glissé pour s’imposer comme modèle économique ?

Les ressources se sont amenuisées. La planète s’est retournée contre l’homme de part ces nombreuses catastrophes naturelles. Ceci étant, l’humanité a évité les nombreuses fins du monde annoncées. Les 9 milliards d’habitants ont été dépassés. L’Inde est bien plus peuplée que la Chine. Des solutions miracles pour partager équitablement l’eau potable et la production agricole au niveau du globe ont été trouvées par les agronomes. La formule « Penser global, agir local » prononcée par René DUBOS, éminent écologue, lors du premier sommet sur l’environnement en 1972, a enfin été entendue. La re-localisation de la production et de la consommation a permis une meilleure répartition des richesses. La publicité, vecteur du consumérisme, a disparu du champs médiatique. Les moyens de transports terrestres rapides, individuels et même collectifs, sont aux oubliettes. Les déplacements intérieurs ne sont que régionaux et des taxes sont instaurées pour en sortir. Par contre, au niveau de l’espace aérien fortement polluant, aucune mesure n’a été prise. Des cours d’apnée sont proposés pour diminuer le taux de carbone rejeté dans l’air. La couche d’ozone se refaisant la cerise, les accros du soleil bronzent de moins en moins vite et les cancers de la peau sont en net recul. La yourte contemporaine est très tendance comme lieu d’habitation. Les habitants sont mieux répartis sur le territoire. Désormais, le pèlerin sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qui traverse l’Aubrac ne se sentira plus seul.

L’idée provenant d’un constructeur informatique américain a fait un tabac. En effet, des parcs à vaches sont disséminés un peu de partout captant leur gaz à haute émanation de méthane permettant d’alimenter le besoin en courant. Chaque foyer doit en posséder une et des « crédits vaches », au cas où, sont là pour les apaiser. Bibi phoque, le roi des phoques, est encore sur la banquise contrairement aux études menées 40 ans plus tôt prédisant sa disparition (l’un va avec l’autre).

Au niveau social, l’échelle des salaires tant voulue a mis un certain temps pour arriver au seuil escompté (de 1 à 4). Une situation jamais vue historiquement parlant. Le « bling-bling » de certains a laissé place au « nature-nature » de la plupart. Des montres en bois d’essences rares sont très tendance. Désormais, tout le monde peut réussir sa vie. La financiarisation de l’économie a baissé pavillon suite à de nombreux cracks boursiers. D’ailleurs, les entreprises ne peuvent plus lever de fonds par ce biais. Enfin, le PIB, notion à consonance hautement capitalistique, a laissé place à un indice humaniste, l’ICS, pour Indice de Communauté Solidaire, mesurant la capacité d’un pays à produire des actes ayant un rapport avec le lien social. Désormais, tout va presque bien dans le meilleur des mondes. Il était temps!