La Maison des aidants Denise-Belot : car les aidants ont eux aussi besoin d’être aidés

Les maladies neurodégénératives, telles que Parkinson, Alzheimer ou encore Charcot, sont autant de pathologies qui entraînent une perte d’autonomie. Fragilisées, les personnes en situation de dépendance atteintes de ce type de maladies ont besoin d’assistance au quotidien. En conséquence, il peut arriver dans la vie de tout un chacun de se retrouver en position d’aidant auprès d’un proche, endossant un rôle essentiel mais aux conséquences parfois difficiles à gérer. C’est pour venir en aide aux aidants mais aussi aux aidés qu’a été créée la Maison des aidants.

Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, de nouveaux dispositifs appelés « Plateformes d’accompagnement et de répit » ont commencé à voir le jour en France. Le but était de pallier le manque de soutien et les carences du système de santé actuel vis-à-vis des personnes dépendantes atteintes de maladies neurodégénératives et, tout particulièrement, de leurs aidants.

Gérée par le CCAS de la ville de Grenoble, la Maison des aidants Denise-Belot à été fondée en 2013 à la suite de cette initiative. Le but : proposer un accompagnement et des moments de trêve aux personnes aidantes ; prodiguer des soins aux personnes aidées.

Il existe au moins 150 Plateformes d’accompagnement et de répit en France. On en compte environ 14 en région Rhône-Alpes et trois en Isère : une à Vienne et une à Bourgoin-Jallieu en plus de celle de la Maison des aidants à Grenoble.

Le statut juridique de chacune de ces structures varie selon le porteur de projet. Étant portée par le CCAS, la Maison des aidants Denise-Belot est une service d’une collectivité territoriale, la ville de Grenoble ; elle est donc financée par les pouvoirs publics. Mais d’autres Plateformes d’accompagnement et de répit existent sous la forme d’associations.

Qui sont les aidants ?

Dans l’imaginaire collectif, il s’agit avant tout d’aides-soignants, d’aides médico-psychologiques et autres professionnels du milieu médical. Mais en réalité, pas seulement…

Tout un chacun peut un jour se retrouver à endosser un rôle d’aidant. Il s’agit là d’un phénomène extrêmement courant, qui pour autant demeure encore relativement méconnu du grand public. Un homme assistant sa femme ayant perdu des capacités cognitives des suites d’un accident, une sœur aidant son frère atteint de troubles psychomoteurs… Les aidants prodiguent aux aidés des services divers et variés : soins médicaux, aide à l’habillement, aux tâches administratives ou encore aux devoirs.

Bien qu’il s’agisse d’un acte de bienveillance nécessaire, devenir assistant(e) de vie improvisé(e) demande de déployer une formidable quantité d’énergie au quotidien. Il peut en découler des problèmes de santé d’une intensité insoupçonnée : fatigue, stress, surmenage, dépression… ou même troubles musculo-squelettiques.

« Être aidés pour mieux aider »

C’est pour répondre à cette problématique que la Maison des aidants a vu le jour. Cette structure a pour vocation de venir en aide aux aidants fatigués voire accablés par leur rôle, et de prendre en charge les aidés.

Pour les premiers, afin de leur permettre de se ressourcer, une écoute, des ateliers de sophrologie ou encore de gymnastique douce leur sont ouverts. De quoi alléger efficacement leur fardeau physique et psychologique, ce qui profitera ensuite aux deux parties.

Par ailleurs, la Maison des aidants a également pour but d’informer les aidants et de les orienter vers des dispositifs et structures adaptées. En effet, outre le suivi psychologique ou psychocorporel, un accès à des services ou à des prestations sociales dédiées à l’assistance d’une personne en situation de dépendance offrira aux aidants une autre part de soutien dont ils ont besoin pour mener à bien leur rôle auprès de leur proche… tout en préservant leur propre santé.

Par ailleurs, les personnes aidées ne sont pas en reste : la Maison des Aidants leur propose également un accueil en journée afin de leur faire bénéficier d’un accompagnement dispensé par des professionnels du métier. Cette halte répit – de quelques heures – est également l’occasion d’offrir une trêve aux personnes aidantes. En somme, encore un dispositif gagnant-gagnant.

En outre, des activités et des moments festifs sont régulièrement organisés afin de permettre aux aidants comme aux aidés de se ressourcer, de se cultiver ou de se divertir sous le signe de la convivialité et de l’échange. Certaines d’entre elles peuvent elles aussi être l’occasion d’offrir du répit à l’aidant.

À titre informatif, les activités et ateliers sont accessibles gratuitement. Par ailleurs, les aidants peuvent solliciter le dispositif payant de halte-répit : en dehors des temps planifiés, la personne en situation de dépendance est alors prise en charge, permettant à l’aidant de disposer d’un temps à sa convenance.

Et vous, avez-vous besoin d’aide pour aider ?

« Accepter d’être aidé(e) pour mieux aider ses proches », telle est la devise de la Maison des aidants. En cas de besoin, cet espace vous est ouvert tous les jours de 9 h à 17 h (et parfois jusqu’à 19 h 30 en cas d’ateliers, d’entretiens ou de permanences spécifiques), avec ou sans rendez-vous.

La Maison des aidants est située à l’adresse suivante :

18 allée de l’école Vaucanson

38100 Grenoble

Elle est également joignable par téléphone ou par courrier électronique :

Tél : 04 76 70 16 28

Courriel : maison.aidants@ccas-grenoble.fr