L’Arbre fruité : une structure d’insertion par la cuisine

L’Arbre fruité

Créé en 1993 par une poignée de femmes de l’association Solidarité Femmes Milena, une association de soutien aux femmes victimes de violences conjugales ou familiales, c’est aujourd’hui un chantier d’insertion dans la restauration.    

La structure est située à la Villeneuve. Le restaurant embauche des personnes en grande difficulté en leur apportant l’accompagnement nécessaire pour répondre à leurs problématiques et les guider vers l’insertion.

Les femmes qui ne sont pas, ou plus, en emploi subissent plus de violences que les actives occupées. Pour cela le chômage, une grande instabilité professionnelle et l’exclusion, temporaire ou définitive, du monde du travail sont des facteurs aggravants. A ce titre, l’emploi est un moyen pour les femmes de reprendre confiance en soi, de valoriser leurs compétences, de se socialiser. En ce sens, le projet de l’Arbre fruité permet aux femmes d’accéder à plus d’autonomie via une activité professionnelle dans la restauration.

Quels objectifs ?

D’une part, la structure offre aux femmes éloignées de l’emploi une opportunité de construire leur insertion professionnelle en créant leur parcours. D’autre part, elle permet aux salariés de créer des liens sociaux et d’ouvrir une porte vers le marché de travail. La structure assure à ces femmes un espace ressourçant et un travail formateur, en apportant aux salariés des compétences en cuisine et en service en salle, visant leur future intégration dans le secteur.       

Un accompagnement technique  

Un accompagnement technique est assuré afin que les salariés puissent progressivement acquérir des compétences et des techniques et gestes professionnels requis pour l’emploi en restauration.Les encadrants souhaitent avant tout permettre aux salariés de trouver leur talent dans la restauration et de bien maîtriser le métier avant de retourner vers l’emploi. 

“Je forme les salariées aux bases de la cuisine et de la pâtisserie afin qu’elles aient les connaissances de base des pratiques liées aux métiers de la restauration” explique le chef de cuisine 

Deux casquettes à l’arbre fruité 

Cette activité d’Atelier Chantier d’Insertion a une double mission : produire une cuisine de qualité pour les clients et accompagner les salariés en transition professionnelle vers l’emploi. Le restaurant propose des menus du jour sur place et prépare et livre des commandes en lien avec des cantines scolaires, restaurants d’entreprises, presque partout dans Grenoble et alentours. Frédéric, qui s’occupe de diriger l’équipe et surtout de former les salariées, garde toujours un œil pour les détails du travail, les erreurs techniques.Je suis le responsable de la cuisine et le chef donc je garde toujours un œil sur tous les détails en cuisine. Les cuisinières font un roulement tous les deux mois pour être polyvalentes en restauration ».

Menus du jour Au sein d’une carte de plats traditionnels (menu à 13 €), les mets « faits maison » à base de produits frais, sont élaborés par le personnel en insertion, sous la conduite de l’équipe d’encadrants diplômés

L’activité traiteur s’adresse tant aux particuliers qu’au milieu professionnel.

“Dans le menu du jour il y a toujours deux propositions. Ici les repas sont faits maison avec des plats traditionnels, des couleurs dans l’assiette. On travaille au maximum avec des produits frais. Nous décidons du menu à l’avance, mais les cuisinières peuvent ajouter leur touche personnelle au plat”.

Le chef  respecte la saisonnalité des produits, privilégie les circuits courts et les producteurs locaux. Il veut développer une démarche écologique en servant de vecteur de sensibilisation aux questions liées à la protection de l’environnement mais aussi en s’inscrivant dans une action de transition écologique concrète.

Dans un contexte de tension importante de l’emploi en France, cette structure d’insertion est avant tout un moyen d’intégration et un acteur économique et social ancré dans le territoire. Comme un espoir pour les femmes qui rencontrent de multiples freins à l’emploi, surtout celles qui souffrent de la barrière de la langue, en proposant un contrat de travail et un accompagnement professionnel personnalisé Elles agissent comme un sas, voire un tremplin vers le retour à l’emploi de droit commun et durable.