L’aveu

Artur London a vingt ans quand il intègre les Brigades Internationales lors de la guerre civile espagnole en 1936. Jeune tchèque issu d’une famille juive, il est en France lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Il rejoint par la suite la Résistance avant d’être déporté à Mauthausen dès 1942. Au sortir de la guerre, il rentre en Tchécoslovaquie et devient vice-ministre des Affaires étrangères.
Mais, une fois encore, son destin prend une tournure dramatique : en 1952, alors que la Tchécoslovaquie est sous le joug de l’Union Soviétique de Staline, il fait partie des quatorze accusés du procès de Prague à qui l’on reproche de conspirer contre l’État.

Accusation complètement fausse et paranoïaque, mais Artur London est obligé, victime en prison de torture mentale et psychologique, de reconnaître les faits et de signer ses aveux. Il échappera de peu à la peine de mort et sera réhabilité quatre ans plus tard, bénéficiant de la politique de déstalinisation menée par le nouveau maître de Moscou, Nikita Khrouchtchev.

C’est son histoire complètement effrayante qu’il racontera dans L’Aveu, récit saisissant de la terreur bureaucratique qui sévit alors dans les pays d’Europe de l’Est durant les années cinquante. Le livre sort en 1968 avant d’être adapté deux années plus tard par le réalisateur Costa-Gavras, avec Yves Montand dans le rôle d’Artur London. Témoignage violent de l’enfer stalinien, il causa en France une des premières ruptures entre l’opinion publique et le monde communiste.