Les rencontres professionnelles, un outil pour faciliter la recherche d’emploi aux allocataires du RSA

Anne-Claire Morel encourage les allocataires à participer aux rencontres professionnelles.

 

L’ACEISP(Accompagnement à la création d’emploi et à l’insertion sociale et professionnelle) est un organisme de formation de l’économie sociale et solidaire sur le bassin grenoblois. Elle accompagne, depuis près de 30 ans, tout type de public dans la construction de leurs projets professionnels. Il s’agit de l’accompagnement aux projets de création, d’orientation, de formation, de retour à l’emploi.
Les Rencontres professionnelles, Flashs et Modules, sont des supports d’accompagnement que propose l’ACEISP en priorité aux allocataires du RSA, mais aussi aux demandeurs d’emploi et salariés en insertion. Ces formations sont des outils qui aident ces derniers à vérifier des pistes professionnelles, construire leur projet professionnel, se constituer un réseau. Anne-Claire MOREL exerce depuis 2003 comme formatrice à l’ACEISP.

Qui est Anne-Claire MOREL?
Avec une Licence en Langues Étrangères Appliquées, puis en Langues et Civilisations Etrangères, Anne-Claire MOREL a été enseignante d’anglais en remplacement dans les lycées, collèges et en BTS pendant sept ans.
Son envie de travailler dans le domaine de l’insertion sociale l’a poussée à une reconversion. Elle  suit alors la formation de chargée d’insertion à Moirans, et commence sa carrière dans un chantier d’insertion, puis en Mission Locale. Aujourd’hui, elle est formatrice-Référente, Référente H+ (accompagnement des personnes en situation de handicap) et Consultante en Bilan de compétences à l’ACEISP. C’est dans ce cadre qu’elle accompagne les bénéficiaires  du RSA.
Anne-Claire MOREL aide les allocataires qui ont déjà commencé leur activité, mais sont en difficulté pour rentabiliser leur chiffre d’affaires, ou pour trouver un emploi en parallèle de leur activité. Elle fait un accompagnement qualifié de “transition.”
Elle assure par ailleurs la formation des AFC (action de formation conventionnée) : il s’agit d’accompagner les personnes, dans un cadre collectif, sur la construction de leur projet professionnel ou dans une remise à niveau pour faciliter leur recherche d’emploi.

Comment faites-vous cet accompagnement “de transition »?
Je viens en renfort à mes collègues qui accompagnent les allocataires étant déjà en activité, mais qui sont toujours au RSA parce que leur activité ne génère pas assez de chiffre d’affaires. Ils sont conseillés d’un côté pour trouver comment développer leur activité ou pour la cesser s’il le faut et de l’autre côté, pour trouver un autre emploi en parallèle pour un équilibre. Moi, j’interviens lorsqu’il faut trouver un emploi salarié en parallèle de leur activité ou quand l’accompagnement va être repris par un Référent Pôle Emploi, du PLIE ou une Assistante sociale. Je les aide à repérer leurs compétences, à les mettre en valeur sur un CV et à voir que des portes peuvent s’ouvrir pour se préparer à un emploi, quelle stratégie adopter pour trouver une formation ou un emploi.” J’interviens avant que la personne soit accompagnée par Pôle Emploi, le PLIE ou en PSSI. Mon accompagnement ici est donc transitoire. Cette intervention mise en place en accord avec le Département est récente, mais elle offre déjà des résultats positifs.”
“Lorsqu’il s’agit d’une formation des compétences transverses (AFC), je travaille sur la méthodologie et le savoir-faire en technique de recherche d’emploi : Comment faire une lettre de motivation, un CV, un entretien d’embauche, comment mener une enquête-métier, etc. Toutes ces techniques permettent à la personne d’aller de l’avant.”
Les allocataires du RSA s’intéressent-ils aux Rencontres professionnelles?
Le flash module est en priorité une action pour les allocataires du RSA, mais le nombre d’allocataires qui y participent est moindre. Ils sont parfois hésitants à venir sur l’action. Ainsi, nous accueillons un public mixte. Les allocataires sont en revanche motivés à participer aux rencontres professionnelles. Cette action leur permet d’avoir des idées plus concrètes des métiers, car nous faisons aussi des visites d’entreprises.
On peut estimer leur participation à 50% dans la formation AFC compétences transverses.

Que faites-vous pour motiver les allocataires à participer aux formations?
Ce sont les prescripteurs (conseillers pôle emploi, mission locale, SIAE, PLIE, assistantes sociales et autres) qui orientent les allocataires vers ces formations. Nous essayons de mieux communiquer avec eux afin que l’information atteigne un grand nombre d’allocataires. Ainsi, nous invitons les partenaires prescripteurs à informer les allocataires sur les opportunités de formation. Ne pas les laisser se mettre des barrières. Mais les aider à s’informer, se former pour avancer.
En amont de la formation, nous contactons les allocataires inscrits pour leur donner des informations sur le déroulement de la formation. La mobilité étant parfois un frein, nous envoyons un plan de déplacement pour bien situer le lieu de formation. Nous avons en outre, un site qui explique toutes ces informations.

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire une reconversion?
J’aimais bien les langues, mais travailler dans l’enseignement était devenu une routine. Le fait de ne transmettre que des connaissances sans aller plus loin ne me plaisait plus. Je voulais faire un accompagnement global de la personne, construire quelque chose ensemble. Je voulais travailler pour le bien-être et contribuer à l’épanouissement. C’est de là que vient la motivation de faire une reconversion dans le domaine social.
C’est une grande satisfaction pour moi d’accompagner les gens dès le début jusqu’à atteindre leur objectif, d’aider à une meilleure confiance en soi, à une prise de conscience de ses points forts et capacités.
Anne-Claire Morel encourage les allocataires à faire des formations, des stages et des enquêtes métiers, qui sont pour elle des grandes opportunités à l’emploi.
Elle apprécie son métier qui lui permet une ouverture personnelle et professionnelle. “Nous recevons un public mixte avec des profils différents. Les personnes accompagnées n’ont pas tous le même parcours scolaire, la même origine, le même âge, les mêmes expériences etc. Cette mixité est une grande richesse, chacun a quelque chose à apporter aux autres. »
Anne-Claire Morel révèle par ailleurs que la charge para-administrative est pour elle l’aspect le moins intéressant, bien qu’utile, dans son travail d’accompagnement.  Mais qui ne l’empêche pas de bien exercer son métier.