L’IVG, un droit mis à mal

Récemment, dans des villes comme Lyon ou Paris, certains centres d’interruption volontaire de grossesse ont été menacés de fermeture et quelques uns d’entre eux ont été contraints de fermer temporairement pour un manque global de moyens financiers mis à disposition.

À Grenoble, une mobilisation de la plate-forme IVG (collectif Isérois pour la défense de l’avortement, de la contraception et des sexualités) et des élus (PS, PC, Verts, Modem) a permis d’éviter le pire. En cause ? Le décret du 29 septembre 2010 n° 2010-1137 qui concerne les praticiens hospitaliers contractuels et qui a pour conséquence une diminution de salaire de moitié pour les nouveaux médecins embauchés pratiquant les IVG. «Cela est inadmissible et constitue une atteinte au droit à l’avortement, souligne Aurélie Finkel, médecin au Planning familial 38, au Centre d’IVG du CHU et membre de la plate-forme IVG, puisque cela ne permet pas aux équipes de s’inscrire dans un travail dans la durée du fait d’une certaine instabilité financière. C’est d’autant plus inquiétant qu’une grande partie des médecins travaillant au sein des centres d’IVG sont proches de la retraite, comment assurer le renouvellement des équipes ? Au CHU de Grenoble, sur 7 médecins pratiquants jusqu’ici, 5 ont plus de 50 ans». De plus, la prochaine réforme de la Sécurité sociale et la loi Hôpital patient santé territoire (HPST) pourraient nuire à l’offre et à la qualité de soins, le tout sous couvert d’un souci de rentabilité, qui s’accorde bien mal aux questions de santé publique…