Lorsqu’on ne veut pas le garder…

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est aujourd’hui un droit. Une réponse aux grossesses non désirées. Pourrait-on réduire le nombre de ces dernières avec une contraception mieux adaptée ?

Aujourd’hui l’IVG est un acte plutôt bien accepté, parfois vécu comme un soulagement. Pour certaines femmes, cela reste un acte douloureux psychologiquement. L’important est que chaque femme puisse avoir accès à cet acte médical  et choisisse librement d’y avoir recours ou non, en accord avec ses convictions personnelles. Pourtant la loi Veil de 1975, qui légalisait l’avortement, est encore contestée par certains. Joëlle Terry, responsable du service orthogénie(1) de l’hôpital de la Tronche, a connu l’époque avant loi Veil. Elle se souvient des femmes décédées ou mutilées suite aux pratiques dangereuses des avortements clandestins.  » Pour rien au monde je ne voudrais revenir en arrière « .

En matière d’avortement, l’agglomération grenobloise est plutôt bien placée. L’hôpital de la Tronche et la Clinique mutualiste de Grenoble le pratiquent et les délais pour avoir un rendez-vous ne dépassent pas une semaine. En centre IVG, il est réalisable par voie chirurgicale jusqu’à 14 semaines(2) et  par voie médicamenteuse jusqu’à 7 semaines(2). Cette dernière méthode est aussi possible auprès des médecins généralistes qui ont passé une convention avec un centre hospitalier. Mais peu d’entre eux ont fait cette démarche. Le Mouvement du Planning Familial est aussi habilité à pratiquer l’IVG médicamenteuse. Elle est possible depuis avril 2010 dans les antennes de Grenoble, Bourgoin-Jallieu et Villefontaine.

Dès que l’on sort des agglomérations, l’accès à l’IVG est plus difficile. Certaines femmes font plus de 100 kilomètres avant de trouver un centre qui la pratique, et il faut parfois 3 semaines pour obtenir un rendez vous. Il est encore des médecins  réticents à pratiquer cet acte, les femmes sont parfois culpabilisées. La « Plateforme IVG », collectif piloté par le Planning Familial, réunit des associations, partis politiques et syndicats de tous horizons pour veiller à ce que les femmes aient accès à cet acte ainsi qu’a la contraception, librement et en connaissance de cause.
La France est un des pays d’europe occidentale qui a un taux d’avortement parmi les plus élevés et 72% des IVG(3) sont dues à un échec de contraception. Les raisons sont multiples. Il est utile de rappeler que tout moyen de contraception, pour être efficace, doit être adapté à chaque femme. La pilule, utilisée par 60%(4) des françaises, synonyme de contraception chez les jeunes, n’est pas un meilleur choix que le patch ou l’implant. L’INPES(5) rappelle que «  la meilleure contraception est celle que l’on choisit « . Pour ce faire, il est important de s’informer sur tous les moyens de contraception et de pouvoir se payer celui qui a notre préférence. Certains coûtent jusqu’à 45€ par mois ! Le planning familial milite pour le remboursement de toutes les contraceptions. Pour qu’un réel choix soit possible.

1 : contrôle des naissances
2 : après le début des dernières règles
3 : selon un rapport IGAS de 2009 (Inspection Générale des Affaires Sanitaires)
4 : parmi les femmes qui utilisent un contraceptif (rapport de l’IGAS)
5 : Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé

Site et adresse utiles :
www.inpes.fr
Planning Familial de l’Isère
30 Boulevard Gambetta
38 000 Grenoble
Tél. 04 76 87 94 61
Email : mfpf-isere-site@wanadoo.fr