[Mobilité] Un principe d’avenir : le covoiturage

Tout le monde a déjà entendu parler du covoiturage : le principe en est que différents usagers se déplacent dans un seul et même véhicule, dans un but économique (partage des frais), écologique (moins de pollution) ou qui peut aussi favoriser l’accès à l’emploi si les questions de mobilité représentent un frein vers ce dernier.

Un concept relativement récent

Le covoiturage peut être considéré comme une forme évoluée d’auto-stop. On parle de « covoiturage » depuis 1989, mais c’est surtout à l’heure d’internet que celui-ci s’est pleinement développé, en raison des facilités qu’offre l’outil informatique pour la mise en relation des « conducteurs » et des « passagers ». Mais bien loin d’être un phénomène de mode se développant librement, le covoiturage est un dispositif qui connaît un essor forcé par un volontarisme sans faille des politiques régionales, urbaines ou même nationales. Du coup, les mesures prises en faveur du développement du covoiturage concernent aussi bien le développement des reseaux de mise en relation des usagers que des dispositions bien plus matérielles comme des « aires de covoiturage », ou même la création à l’entrée des villes de voies de circulation réservées au covoiturage. Et se sont créés, aussi, des dispositifs de « covoiturage en entreprise », où ce sont les entreprises qui sollicitent leurs employés pour qu’ils se rendent sur leur lieu de travail en covoiturage. Mais c’est surtout dans les zones les moins habitées, comme les zones rurales où les vallées montagneuses, mal désservies par les transports en commun, que le covoiturage s’est le plus développé.

Si en 2008 encore seuls 1% de la population française avait recours au covoiturage, c’est en 2009 que celui-ci prend vraiment son envol, même si, comme le montrent certaines études, le frein à son développement est plus psychologique que pragmatique.  

Concrètement, aujourd’hui, en France, il existe deux types de covoiturage : le covoiturage dit « loisir », et le covoiturage dit « domicile-travail ». La différence touche au fonctionnement : le covoiturage « loisir » touche de grands trajets occasionnels, par exemple « Grenoble-Amsterdam », qui se fera exclusivement au départ de la gare de Grenoble (par exemple). Le passager devra se rendre de lui-même à la gare. Et ce trajet sera occasionnel. Le covoiturage « domicile-travail » fonctionne différement : il s’agit essentiellement de petits trajets, d’une part, avec des itinéraires beaucoup plus précis d’autre part. Sur le réseau, le passager pourra préciser son adresse personnelle, ainsi que l’adresse exacte de son lieu de travail, sans avoir à se rendre à un lieu de rendez-vous, comme c’est l’usage sur les grands trajets « loisirs ». Et l’usage du covoiturage, dans le schéma « domicile-travail », sera beaucoup plus fréquent, voir régulier, et non occasionnel.

Un dispositif de pointe sur Grenoble et sa région

Sur Grenoble, on peut, bien sûr, pour les « trajets loisirs », solliciter le grand nom du covoiturage Bla Bla Car, mais on peut aussi solliciter la plate-forme régionale, mise en place par le Conseil Général de l’Isère, « Ecovoiturage ».

Cette plateforme a été mise en place avec l’effort conjugué de la région et des associations écologistes, et se présente comme une plateforme de covoiturage dite « covoiturage dynamique ». La spécificité du covoiturage dynamique réside dans le perfectionnement de l’outil, c’est à dire qu’il est informatisé de telle sorte qu’il permet la recherche de trajets « en temps réel » : vous pouvez solliciter ou proposer un trajet dans la minute et rentrer en contact quasi-immédiatement avec d’autres covoitureurs. Enfin, le covoiturage dynamique se spécifie aussi en ce que le système de rémunération est lui aussi informatisé : avec un système de « porte-monnaies virtuels », tous les transferts d’argents se font numériquement. L’objectif étant de proposer la plate-forme la plus efficace possible : disponibilité immédiate de covoitureur et simplification extrême du moyens de paiement, mais aussi très grande simplicité d’utilisation de « l’outil ». En effet, une fois sur le site d’Ecovoiturage, je n’ai qu’a : m’inscrire ou m’enregistrer, renseigner le trajet que je vais parcourir,  contacter automatiquement les covoitureurs potentiels. Cette facilité est l’objectif de l’intuitivité et de l’égonomie de l’outil.

A quoi il faut ajouter que le covoiturage est extrêmement peu coûteux : 0,07 euros par kilomètres parcouru (Crolles – Grenoble pour 1,40 euros environ), et que, de plus, Ecovoiturage est gratuit pour les abonnés Trans-isère (il suffit d’indiquer son numéro de carte OùRA lors de l’inscription).
Ecovoiturage est ainsi très fortement poussé par le Conseil général, qui fait valoir son intérêt écologique, sa pertinence pour les problèmes de congestion de la circulation, et offre à chaque covoitureur la possibilité de gagner 5 euros par mois si il a réalisé avec un équipier plus de 25 covoiturages par mois, a raison de 2 covoiturage par jour maximum.

Pour l’instant, sociologues et psychologues ciblent des freins psychologiques au développement du covoiturage, l’espace privé de la voiture individuelle restant considéré par la plupart des gens comme un prolongement de l’habitat privé, mais on observe aussi que peut se substituer, à cet individualisme, des motivations psychologiques éco-responsables et une démarche de solidarité vis à vis des autres covoitureurs qui pourraient changer la donne et assurer l’avenir au covoiturage.