Comme chaque année, la date du 1er avril correspond à la publication des chiffres de la revalorisation des prestations familiales. Cette année les chiffres découlent de la réforme Ayrault adoptée en juin 2013, qui tend à répartir l’argent de l’Etat vers les plus pauvres au détriment des classes moyennes.
Le but de cette réforme des allocations familiales était de redresser les finances de la branche famille de la Sécurité sociale, en déficit à hauteur de 2,5 milliard d’euros l’année dernière. Comment ? En économisant 1,54 milliard d’ici 2020. Sur cette période, 3,5 millions de personnes verront les prestations sociales baisser d’une moyenne de 555 euros par an, tandis que le plan comprend une hausse des prestations pour 400 000 foyers, lesquels bénéfieciront d’une augmentation de 908 euros en moyenne par an.
C’est donc la répartition des aides qui est bouleversée. Ce sont les familles aisées qui sont les plus affectées. On peut aussi noter que les couples avec enfants souffrent, pour environ 40% d’entre eux, de la revalorisation , tandis que les familles monoparentales, pour 57% d’entre elles, jouiront d’une augmentation des prestations sociales.
Précisément, les nouveaux chiffres concernent d’abord les allocations familiales. Elles seront indexées sur l’inflation à hauteur de 0,6%. Pour les familles de 2 enfants elles atteindront 129,35 euros, pour celles de 3 enfants 295,05 euros, et 460,77 euros pour quatre enfants.
Concernant l’allocation de soutien familial, qui concerne les familles monoparentales sans pensions alimentaires, elle sera revalorisée à hauteur de 25% d’ici 2018, avec cette année un effort qui passera de 90,40 euros à 95,52 euros pourune foyer avec un seul enfant.
Pour l’allocation de base de la PAJE, (prestation d’accueil du jeune enfant), dont bénéficient les parents des enfants de moins de trois ans, la revalorisation n’est pas au rendez-vous : elle sera divisée par deux pour les foyers au revenu supérieur à 48 000 euros par an. Pour les autres foyers, elle reste inchangée.
Pour l’allocation de rentrée scolaire, qui constitue essentiellement une aide à l’achat des fournitures de rentrée, elle augmentera très légèrement selon l’âge de l’enfant : de 360,47 euros à 362,63 pour les 6-10 ans, de 380,36 euros à 382,64 pour les 11-14 ans et de 393,54 euros à 395,90 euros pour les 15-18 ans.
Concernant le complément familial, c’est à dire l’allocation versée aux foyers modestes avec trois enfants, le gouvernement envisage une hausse de 50% d’ici 2018, engagée dès maintenant avec un passage de 167,34 euros à 185,20 euros.
Enfin, concernant le minimum vieillesse, c’est à dire l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes agées), elle sera indexée sur les prévisions de l’inflation (1,1 %), et atteindra cette année 792 euros pour une personne seule. A noter que le minimum vieillesse sera revalorisé une seconde fois à l’automne, en vertu de la réforme des retraites, et atteindra alors 800 euros au 1er octobre 2014.