RSA et insertion : les objectifs du Département de l’Isère

Sandrine Martin-Grand,vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère chargée des actions de solidarité et de l’insertion, explique les choix du Département concernant le RSA et l’insertion.

Le Département, lors de sa présentation du nouveau PDI (Programme Départemental d’Insertion) en début d’année, a exprimé son envie de travailler sur l’insertion professionnelle qui serait un élément moteur de l’insertion sociale. Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère chargée des actions de solidarité et de l’insertion, met l’accent sur les moyens mis en œuvre pour favoriser le retour vers l’emploi des allocataires du RSA.

Dans l’interview qu’elle nous a accordé, l’élue explique son attachement à la notion de réciprocité. Ce principe est étroitement lié au RSA. Ce que cela implique concrètement pour les allocataires ? S’engager à devenir acteur de sa propre insertion. Cela signifierait lutter contre l’isolement en trouvant sa place dans la société.

Le Contrat d’Engagement Réciproque (CER) est un accord signé entre l’allocataire et le Conseil départemental qui incarne ce principe de réciprocité. Cela concernerait la participation à des forums territoriaux ou le bénévolat dans une association. Les objectifs affichés sont de 100 % de contractualisation, or moins de 50 % des personnes au RSA signent un CER en Isère. Sandrine Martin-Grand présente ce contrat comme un outil pour assurer le meilleur accompagnement et insertion professionnelle la plus.

Les problèmes linguistiques, de mobilité, ou de garde d’enfant représentent les principaux freins au retour vers l’emploi pour les allocataires du RSA. Pour pallier ces difficultés, Sandrine Martin-Grand explique les projets du Département, comme la mise en place de formations à la langue française, un maintien des solutions de mobilité solidaires et l’instauration de places réservées en crèche.

Lors de la restitution du PDI, Sandrine Martin-Grand évoquait la nécessité d’offrir des réseaux aux personnes suivies. Selon elle, il faut renforcer les liens entre milieux de l’insertion et milieux professionnels avec des « CVthèques », rapprocher les allocataires des emplois non-pourvus ou encore impliquer plus de professionnels dans l’accompagnement.

Le Département a récemment mis en place un plan de relance vers l’emploi. Cette mesure devrait favoriser l’insertion professionnelle, notamment par un levier financier, comme le précise Sandrine Martin-Grand. Le Département de l’Isère souhaite investir dans le BTP et inciter les communes à construire. Outre le bâtiment, le projet est d’encourager les collectivités à se tourner vers les structures d’insertion en relançant la commande publique.

Un point sur l’actualité sociale : en février 2016, le Département du Haut-Rhin a proposé de conditionner le RSA à du bénévolat. Pour l’élue, cette proposition se rapproche du CER, mis en place en Isère. L’obligation d’effectuer sept heures en association pourrait ne pas être aussi productive que l’incitation engendrée par la contractualisation en vigueur en Isère.

Concernant la position du Département sur la toute récente proposition de l‘État qui souhaite prendre en charge le versement du RSA, Sandrine Martin-Grand s’interroge sur l’évolution des dotations et ce qui restera à la charge du Conseil départemental si cette proposition est adoptée.