Le CD, un accident industriel

Depuis une petite dizaine d’années, on nous rabâche les oreilles avec la fameuse crise du disque. Certes, les ventes de CD continuent encore et toujours de chuter. Mais est-ce vraiment un problème ?

Le roi CD est mort. Vive le vinyle. Le règne tyrannique et sans partage de cet objet métallique est au crépuscule de sa gloire passée. Si la numérisation de la musique est la révolution fatidique qui a fait vaciller le trône du compact disque, le vinyle, dans un panache revanchard, a conduit le CD sur l’échafaud et l’a guillotiné. Puis sa tête a par la suite roulé jusqu’aux pieds des oligarques de l’ancien régime, Pascal Nègre (patron d’Universal Music France, ndlr) la ramassant et la fixant du regard, dans une incrédulité fallacieuse. Car la voilà la principale raison de la crise du disque : les dirigeants des majors (les grandes maisons de disques) n’ont en effet rien vu venir des changements technologiques du XXIe siècle. Avec une rapidité d’adaptation proche du brontosaure, ils ont mis des années à intégrer le concept de mp3.