Twitter et trottoir

17 octobre, journée mondiale de refus de la misère. L’occasion pour de nombreuses associations d’alerter sur les injustices, ou de se livrer à des expériences originales. Ainsi, en partenariat avec France Inter, la Fondation Abbé Pierre, la Fondation Agir contre l’exclusion 93 et l’association Génération Active proposent de suivre les tweets de personnes à la rue.

Cinq sans domicile-fixe se sont vus remettre un téléphone portable leur permettant de tweeter et de raconter en 140 caractères leur vie quotidienne, leurs douleurs, leurs détresses autant que leurs joies. Situés à Paris, Bourges et Metz, ces personnes peuvent ainsi témoigner d’une manière rarement dévolue aux personnes « enfermées dehors ».

Une manière de donner une visibilité nouvelle à ce peuple de la rue si souvent ignoré, qui suscite l’enthousiasme mais qui ne manque pas également de déranger certains utilisateurs du réseau social. « Le comble du cynisme » tweete l’un d’entre-eux, quand un autre parle de « tweet-reality » (en référence aux « reality show »).

Les « tweetos » compulsifs sont-ils perturbés par l’apparition dans leur champ de vision d’une misère que les réseaux sociaux, refermés sur eux-mêmes et peu en phase avec la réalité, tendent à occulter ? C’est bien ce qu’il semble se passer. Si l’initiative peut paraître anecdotique, elle présente au moins ce premier mérite. Et il est loin d’être négligeable.

Retrouvez les tweets de Nicolas, Sébastien, Ryan et Patrick aux adresses tweeters suivantes :

@nickopompons
@DjamaikaPtiseb
@usher226
@kanter57640