5 millions de Français souffrent de solitude

Près de 10 % des Français seraient seuls. C’est ce qu’affirme une étude du Crédoc pour la Fondation de France publiée lundi 5 décembre 2016. Une isolement qui serait avant tout lié à la précarité.

Cette étude, menée entre décembre 2015 et janvier 2016 par le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie (Crédoc) pour la Fondation de France [PDF], a pour but d’expliquer les causes et conséquences de l’isolement par la méthode scientifique. Paradoxalement, l’isolement grandit dans un monde de plus en plus connecté.

Un Français sur dix est isolé : ce sont près de 5 millions de personnes qui ont peu ou pas de contact avec leurs famille, amis, collègues de travail, voisins ou membres de la sphère associative. C’est un million de plus qu’en 2010.

Qui sont les isolés ?

La précarité joue un rôle important dans le nombre de Français touchés par la solitude. L’absence de travail prive d’un réseau de sociabilisation. On remarque également que l’isolement est plus fort chez les personnes avec un salaire inférieur à 1 000 €. Donc, passer sous le seuil de pauvreté augmenterait les chances de souffrir de solitude.

Un autre facteur important dans ce phénomène est l’âge : 7% chez les moins de 25 ans, 11% chez les 25-39 ans et 12% au-delà et jusqu’à 69 ans. Le vieillissement, et également les problèmes de santé liés à l’âge, seraient des causes d’isolement prédominants.

Un phénomène qui ne discrimine pas

Même si l’étude confirme la lien entre isolement et précarité, les chiffres montrent que ce problème est bien présent dans toutes les classes économiques. Parmi les causes les plus répandues, on retrouve le divorce et le veuvage. En effet, ce sont 15 % des personnes divorcées ou séparées qui souffrent de solitude, soit 5 % de plus que la moyenne nationale.

Outre ces phénomènes cités plus haut, il existe une solitude moins forte mais toute aussi dure. En effet, près de 22 % des Français n’ont de contacts réguliers qu’avec un seul canal social (ami, famille, professionnel, associatif ou voisinage).

Lutter contre l’isolement, lutter pour la vie citoyenne

Les interactions des plus isolés avec d’autres, même par Internet, téléphone ou courrier, auraient tendance à se raréfier. En plus de cela, on assiste à un désengagement citoyen : les personnes isolées ne se tiendraient plus au courant des actualités, n’iraient plus voter et s’éloigneraient de la vie socio-culturelle (cinéma, bibliothèque, sport).

Même si l’Hexagone est en dessous de la moyenne européenne de 18 % pour ce phénomène, lutter contre l’isolement contribuerait sans doute à faire diminuer tous les types de précarités. Pour la Fondation de France, ces résultats sont édifiants. Elle rappelle ainsi les initiatives qu’elle finance pour lutter contre la solitude.