Améliorer le RSA : propositions des allocataires

L’association Composite a organisé jeudi 11 février une conférence de presse . Le but ? Donner la parole aux bénéficiaires du RSA afin d’apporter des améliorations au RSA.

Ces derniers temps, l’espace médiatique est riche en débats sur les réformes du RSA envisagées par le Conseil départemental du Haut-Rhin. Mais cela est sans compter sur les allocataires qui eux aussi ont des idées pour améliorer la situation de précarité des personnes aux minima sociaux. Dans cette optique, Bruno Gerfand (participant aux forums RSA) et Anne Benoit-Janin (directrice de l’association Composite et animatrice des forums RSA de la Couronne Nord et de Grenoble) ont convié la presse jeudi 11 février à 11h à la Maison des associations de Grenoble. Parmi les thème abordés, on a pu retrouver le « service citoyen indemnisé », les problèmes d’isolement ou la famille.

Une volonté de dénoncer et de proposer

Selon les principaux intervenants de cette rencontre, 20 % des fraudeurs seraient des allocataires vivant en couple mais qui se déclarent célibataires. En effet, il est dit que « deux RSA valent mieux qu’un ». Les participants pensent que l’actuelle mutualisation du RSA favorise la séparation de couples de précaires et donc contribue à un certain isolement. La solution proposée : que l’allocation ne soit pas versée au ménage, mais à titre individuel. Afin d’illustrer le propos, les participants au Forums RSA Grenoble ont réalisé un court-métrage mettant en scène un couple bénéficiaire de ce minimum social.

https://www.youtube.com/watch?v=Rcsf7a6vtNw

Autre difficulté : selon les intervenants, le revenu d’un enfant vivant chez ses parents serait « déduit du RSA des parents. » Cette situation pourrait même être source de dispute dans la famille. C’est pourquoi il a été proposé que les revenus de l’enfant soient pris en compte de manière plus dégressive qu’il ne l’est déjà.

Bruno Gerfand ainsi que les autres membres des forums RSA ont aussi questionné la taxation des revenus placés. Elle pourrait aller jusqu’à 2,75 % à 3 % sur les épargnes et serait, pour les organisateurs une injustice. En effet, le livret A n’est qu’à 0,75 % voire 1 %. Cela contribuerait à précariser davantage les personnes au RSA. Pour pallier cela, les allocataires proposent que la taxation de l’épargne soit en relation avec le taux de revenu des placements (si celui-ci est assez conséquent, par exemple 30 000 € ou plus). La question des retraites des allocataires a aussi été posée. Selon les intervenants, il serait bénéfique que les personnes au RSA puissent cotiser dans une moindre mesure, plutôt que pas du tout.

Réponse à l’actualité

Le point le plus attendu était celui du « service citoyen indemnisé ». Cette proposition de « service civique pour les allocataires du RSA », comme l’a présenté Bruno Gerfand, fait écho au RSA conditionné au bénévolat que le département du Haut-Rhin tente d’établir. Si dans les deux cas on retrouve le principe de travail en association pour quelques heures, le « service citoyen indemnisé » prévoit qu’il soit rémunéré. Cela permettrait de valoriser leur expérience : les intervenants présents ont affirmé que leurs actions bénévoles n’ont pas été un levier vers le monde du travail.

Cette conférence a permis aux participants des forums RSA de Grenoble de montrer qu’ils restent actifs, qu’ils se veulent utiles pour tous. Leur intention, dans un futur proche, est de prendre rendez-vous avec Sandrine Martin-Grand (vice-présidente chargée des actions de solidarité et de l’insertion en Isère) pour discuter de ces idées.