Ça brasse de l’air !

Le récent épisode de la plus longue période de pollution automnale en Rhône-Alpes a rappelé que la qualité de l’air est une ressource naturelle vitale pour l’homme. Or, l’activité humaine est en partie responsable de ce problème de santé publique. Quels sont les facteurs qui nuisent à notre intérieur ?

Du 10 novembre au 3 décembre, Grenoble et la plupart des grandes villes de la région ont subi une pollution importante due à des conditions atmosphériques défavorables mettant à mal la santé des plus fragiles.
Ce phénomène n’est pas nouveau. Des pics de pollution sont fréquents que ce soit en été ou bien en hiver. Or, les polluants produits se sont diversifiés. La pollution d’antan était surtout due au plomb visible par sa noirceur émanant de certaines usines. Aujourd’hui, ce sont les particules fines, plus perfides qui posent problème comme le souligne une agent d’astreinte de l’ASCOPARG (association agréée de surveillance de la qualité de l’air de la région grenobloise). Un type de polluant qui concerne essentiellement trois domaines.
En premier lieu, les industries, qui sont cependant souvent contrôlées et soumises à des réglementations de plus en plus drastiques.
En second lieu, et c’est plus surprenant, les habitations. Pendant un tiers de l’année, le chauffage au bois individuel à mauvais rendement représente 90 % d’émissions de particules fines dans l’ensemble de la branche chauffage. Pour évoluer vers un chauffage plus écologique, des aides financières sont proposées pour abaisser les émissions de ce pôle.
Enfin, le plus ubuesque, le secteur automobile. En effet, les dernières générations de moteur diesel avec filtre à particules (FAP) crachent des résidus plus toxiques à la santé que les précédentes, qui pénètrent plus facilement l’organisme. A qui la faute, aux seuls constructeurs ? Pas tout à fait, c’est l’État qui a souhaité imposer uniquement des seuils de rejet de Co2 à ces derniers en négligeant ces fameuses particules (PM10).   

Les répercussions sont en tout cas dramatiques. Des rapports démontrent que les allergies respiratoires et le nombre d’enfants asthmatiques sont en recrudescence. La France fait partie des mauvais élèves en Europe. Fréquemment, le non-respect des modalités de surveillance, conformément aux dispositions européennes, entraine des remontrances voire des sanctions financières. C’est pour répondre à ce triste état des lieux que les allergies respiratoires font partie des candidats pour l’obtention du label « grande cause nationale 2012 ».  

A savoir :

Aérer son logement 10 minutes par jour évite 80 % des problèmes liés à l’air intérieur.
En situation normale, l’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur (UFC-Que choisir août 2011).

Selon l’OMS, la pollution de l’air causerait 350 000 décès prématurés en Europe par an. Si cette pollution n’existait pas, les Européens vivraient en moyenne 8,6 mois de plus. 50% des décès causés par la pollution de l’air ont pour cause la circulation automobile selon une étude menée en Autriche, en Suisse et en France.

Qualité de l’air dans la région : www.atmo-rhonealpes.org.