Faites l’humour pas la guerre !

Le collectif Humour, Courage et Liberté est né à Grenoble suite aux attentats du début du mois de janvier 2015. Ce mouvement, fondé par Laurent Tézier, entrepreneur engagé, milite pour la liberté d’expression en France. Interview.

Le Bon Plan : D’où vous est venue l’idée de lancer Humour, Courage et Liberté ?
Laurent Tézier : les évènements Charlie Hebdo du 7 janvier ont été un choc pour moi. J’ai donc voulu créer un mouvement qui me permettrait de publier des dessins, de les afficher et les diffuser.

LBP : Aviez-vous la volonté de continuer en quelque sorte de travail de Charlie Hebdo ?
Non, pas forcément. Ma réflexion première fut qu’une valeur qui m’était chère, la liberté d’expression, donc la liberté de l’individu, a été touchée. Mon intention s’inscrivait dans la contestation, dans le besoin de continuer d’être libre ; de faire perdurer la possibilité de s’exprimer librement. Cette contestation est axée sur la publication de dessins à caractère humoriste, parce que, tout simplement, on a le droit de le faire.


LBP : Combien de personnes composent le collectif ?
HCL a commencé avec environ une quinzaine de personnes. Des professionnels relativement engagés, puisqu’ils sont impliqués dans le milieu associatif, ils interviennent en tant que bénévole pour la majorité.
Nous avons commencé par nous réunir pour mieux définir cette initiative, ce que nous allions faire, quels étaient nos moyens, quels seraient nos délais puisque nous voulions agir rapidement. Nous avons dès lors choisis de ne pas avoir d’existence juridique, nous sommes en quelque sorte une association de fait.
En termes de contenu, nous avons choisi de rester sur une note humoristique, sans pour autant être dans la provocation. Ou plutôt si, nous voulons provoquer, mais le sourire uniquement.

LBP : Quelles ont été vos actions jusqu’à présent ?
Dans un souci de visibilité, nous avons commencé par publier et diffuser trois affiches en centre-ville de Grenoble ; deux ont été dessinées par Cled’12, et une par Louison. Le but étant d’aller sur la voie publique, en commençant par les commerces (NDLR : il n’y aucune régulation en vigueur quant à l’affichage dans les commerces).
Nous avons aussi eu l‘autorisation de la Mairie de Grenoble pour accrocher une banderole sur le boulevard Jean Pain. Cette banderole a pour but de prolonger l’élan de solidarité qui a suivi les évènements, nous voulons montrer que nous sommes tous (ou presque) unis dans la volonté de s’exprimer comme on le veut quand on le veut. Nous souhaitons tout simplement continuer sur cet essor très positif, qui venait du cœur.

LBP : Quelles ont été les réactions de ces commerçants ?
Dans la grande majorité, les retours furent très positifs ; certains ont voulu se greffer à notre initiative, d’autre ont souhaité participer financièrement à ce projet… ce que j’en retiens principalement, c’est la richesse des échanges que nous avons eu avec ces gens.

LBP : Quels seront vos prochaines actions ?
Nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas la capacité suffisante pour l’ampleur de ce projet, pour générer un impact important tout en perdurant. Nous sommes tout de même très contents d’avoir lancé HCL, et d’avoir réalisé ces actions, sur un laps de temps relativement court.
Les choses ne sont pas très claires encore, nous sommes encore dans l’expectative à l’heure actuelle, mais nous allons peut-être rebondir vers autre chose, ou bien nous rassembler avec d’autres groupements. Les choses ne se terminent pas là pour moi quoi qu’il advienne !