La sophrologie : tout un art du bien-être

Patricia Beaubrun, infirmière-sophrologue et Jean-Bernard Collet, enseignant méditation et pleine conscience étaient les invités mardi 1er mars de la rédaction du Bon Plan pour évoquer leurs pratiques et soins de santé notamment en sophrologie. Plongée au cœur du bien-être.

Le Bon Plan : Pouvez-vous vous présenter et présenter votre approche du soin ? 


Patricia Beaubrun : Je suis soignante et plus précisément infirmière. J’ai exercé différentes pratiques permettant de prendre soin de soi et de sa santé. Cela m’a permis de développer des approches corporelles et prenant en compte un aspect sophrologie.

Le soin peut aussi passer par le toucher. 

Et je pense aussi que la prévention est une dimension essentielle. Grâce à cela, les gens deviennent acteurs de leur santé. Le but est d’arriver à leur donner la capacité de gérer leur capital santé, de lui donner du sens.

En parallèle de ce parcours de soignante, j’ai développé une curiosité naturelle qui m’a permis d’enrichir ma pratique et dorénavant de l’orienter entièrement vers la sophrologie, que j’ai faite mienne, car j’ajoute beaucoup de pratiques corporelles. 


LBP : Qu’est-ce que la sophrologie exactement ?

P.B. : La sophrologie est une convergence de différentes approches, basées sur la respiration, tout en songeant à réaliser un objectif. On peut y retrouver des aspects qui ressemblent à l’hypnose, à la méditation. Par exemple, si on vient me voir avec une problématique de stress, il faudra que l’on identifie les moments dans lesquels il surgit afin de pouvoir le réduire. Je considère qu’il y a une dimension du stress qui se ressent dans le corps. De fait, je passe par le ressenti, souvent lié à une émotion bloquante ou limitante. Le but est d’aller explorer ce qui a provoqué ce blocage, quel environnement ou quels épisodes de vie ont été vécus comme agressifs et donc sources de stress. En observant la situation, il est possible tout doucement de désamorcer ce qui a déclenché le stress.  

Il est vrai qu’en soi, le stress n’est pas forcément une mauvaise chose mais il le devient lorsqu’il bloque, limite et donc emprisonne. 

La sophrologie n’est pas une méthode unique, c’est un creuset de pratiques différentes qui vont toutes dans le sens du bien-être, de la volonté de se poser, de s’apaiser. Le but est de gérer les vagues de la vie bien qu’on ne puisse pas toutes les éliminer.

Comment on les traverse dans la pratique ? Par la respiration, la visualisation, par des exercices de sophronisation, des exercices dynamiques qui passent par le mouvement. C’est dans ce mouvement que l’on va libérer le stress et les tensions du corps. Ces exercices corporels permettent aussi de libérer l’esprit car le mouvement permet de moins réfléchir. 

Nous proposons ainsi aux patients une boîte à outils qui peut être utilisée au quotidien. 

LBP : Quels sont les bénéfices de la sophrologie à court et long termes ?

P.B. : Le but de la sophrologie à court terme est de pouvoir se réapproprier son corps, d’être de nouveau acteur de sa vie et ne pas se laisser submerger par de multiples facteurs extérieurs qui peuvent nous porter atteinte. Il sera ainsi plus facile de faire des choix, de prendre du recul par rapport aux événements. Par exemple, la crise  COVID a généré de nombreux dommages collatéraux. Certaines personnes ont eu du mal à passer à autre chose. 

La question est de savoir comment prendre du recul et se réapproprier une sérénité intérieure ? 

Je conseille généralement aux personnes de faire des exercices de respiration ou des exercices dynamiques quotidiennement même lorsqu’ils n’en n’ont pas besoin car cela leur permet de les intégrer. 

Cet état d’esprit nous rend plus serein dans la façon d’aborder la vie.

LBP : Quel est votre public ? 

P.B. : Je travaille souvent avec de jeunes enfants qui sont envahis par leurs émotions et qui explosent. Par exemple des enfants prostrés, ayant du mal à gérer le relationnel avec leurs pairs. Ou des adolescents qui ont du mal avec leur propre image et l’estime d’eux-mêmes. Ou encore des adultes qui rencontrent des problèmes au sujet de leur vie amoureuse. Certains souhaitent se réaliser et être en mesure de faire des choix de vie : comment être sûr que le choix provient de moi et n’est pas une injonction de la société ? Le but de cette démarche est de se reconnecter avec ses propres désirs. Des parents en difficulté avec leurs enfants peuvent également venir me voir. Ils se posent des questions variées : Comment arriver à faire la part des choses ? Comment se dégager du temps pour soi ? Quelles limites mettre aux enfants ? Plus globalement, comment se positionner en tant que parent ? 

Enfin des personnes âgées peuvent également être amenées à faire des séances de sophrologie. Elles sont emplies d’inquiétudes et leurs émotions les envahissent. La sophrologie peut aider à lever tous ces sentiments négatifs. 

Il est aussi possible de s’orienter vers la sophrologie pour des performances sportives. Des athlètes ou des pratiquants de haut niveau qui souhaiteraient potentialiser davantage leur performance. Cela existe beaucoup en visualisation : lever un obstacle, visualiser la victoire. Cela fait office d’entraînement physique.

LBP : Quelle est la place de la peur dans la vie quotidienne ?

P.B. : La peur est, me semble-t-il, le résultat de quelque chose. Ce n’est pas tant la peur elle-même qui compte que ce qu’elle provoque : la croyance. La croyance s’est mise en place à un moment donné pour se protéger. La peur peut être la clé de compréhension d’une situation vécue. Nos yeux et notre cerveau ont fabriqué une croyance autour d’une situation ou d’un événement. C’est de l’ordre du pulsionnel, cela nous envahit et ne peut pas être réfréné. Comme il s’agit là d’une pulsion de survie, c’est très fort. 

Contacts :
Jean-Bernard Collet, méditation : www.meditationetpleineconscience.com  ; 06.70.23.08.16 ; 1jbcollet@gmail.com
Patricia Beaubrun : 06.82.95.01.70 ; 1pat.beaubrun@gmail.com 

Propos recueillis par Fanny Bancillon