Le mal-logement sur la sellette

Dégradation du logement privé, engorgement des structures d’accueil et d’hébergement, réapparition des bidonvilles : les associations de lutte contre le mal-logement se sont insurgées et l’ont fait savoir jeudi 26 mars 2015 au Méliès.

Devant une assistance attentive, Michel Delafosse, président de l’association un Toit pour Tous a présenté les intervenants et dressé un état des lieux très pessimiste du parc immobilier public et privé isèrois.

Un constat amer

Présent à la tribune, Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre a déclaré que malgré les actions engagées par le Conseil général, les loyers du parc public demeuraient trop élevés. En écho, Véronique Gilet, directrice régionale de la Fondation Abbé Pierre a précisé l’insuffisance des constructions : 11 000 logements manquant au titre de la loi SRU.

De son coté, Yolande Encinas, responsable de l’Observatoire de l’Hébergement et du Logement (cellule d’observation et d’analyse du mal-logement en Isère au sein de l’association un Toit pour Tous) a pointé les difficultés du parc privé. Pour illustrer ces propos, le court-métrage « la précarité énergétique dans le logement » nous a présenté un aspect encore méconnu de ce marché.

 

 

 

 

Autre problème, la saturation des accueils d’urgence : Joris Schotte, directeur de l’accueil de jour le Fournil, a témoigné de l’engorgement des dispositifs. Or, comme l’a rappelé, Christian Nony, bénévole du collectif des Morts de la rue, la rue est cruelle et souvent mortelle notamment pour les plus jeunes.

Une solidarité nécessaire

Devant ce constat alarmant, Véronique Gilet a réaffirmé le « besoin massif de constructions de logements sociaux » et la nécessité d’une enquête approfondie du parc privé. Manuel Domergue a rappelé la loi, le droit fondamental au logement et les engagements du « contrat social » de 2012. Il a insisté sur le bénéfice des actions amorcées en 2014, le rôle déterminant du Conseil départemental et de l’intercommunalité avant de conclure : « les élus doivent voir plus loin que leur mandat ».

À l’image de l’Abbé Pierre en 1954 pour l’obtention de la trêve hivernale contre les expulsions, les associations de lutte contre le mal-logement continuent de revendiquer inlassablement pour le droit de chacun à un logement digne et décent pour tous, dans le respect de son individualité. Devant l’intérêt affiché de l’assistance, la présence de plusieurs décideurs dont celle remarquée d’Eric Piolle, Maire de Grenoble, gageons que cette tribune aura fourni l’occasion de renforcer les actions positives contre le mal-logement pour répondre à l’ampleur et à la diversité des problèmes posés.