Les difficultés du monde agricole : le RSA pour les agriculteurs

A l’heure du salon de l’agriculture, il est important de mettre à jour nos représentations du monde agricole. L’agriculteur n’a que très rarement une belle et grande propriété dans une nature luxuriante et rentable. Il est lui aussi touché par la précarité de l’emploi.

Une situation difficile

En juin 2012, environ 35000 exploitants agricoles ont bénéficié du RSA. Il faut aussi penser que l’agriculture recouvre de nombreuses professions allant de l’exploitant-propriétaire à l’ouvrier agricole saisonnier.
Les personnes travaillant dans le domaine agricole ont des revenus souvent réduits et ils doivent faire face à une conjoncture difficile : aléas climatiques et sanitaires, zones rurales ou montagneuses difficiles, un coût d’exploitation parfois plus élevé que les bénéfices dégagés… Sans compter les différentes crises récentes qui ont engendré de nombreuses pertes d’emploi comme la crise du prix du lait en 2010.

Un RSA complexe

Cependant, le RSA n’a pas le succès escompté : selon la MSA (Mutualité Sociale Agricole) la moitié des personnes du monde agricole éligibles à cette aide ne l’ont pas demandé ou reçu. Tout d’abord, il existe un problème d’évaluation du montant de l’aide à accorder : le calcul du RSA dépend pour les agriculteurs du dernier bénéfice annuel mais les revenus professionnels agricoles sont souvent plus complexes et aléatoires. Le calcul nécessite encore des améliorations et des simplifications. Autre facteur des non-demandes : différents rapports mettent en avant l’idée d’un « blocage psychologique des intéressés » ou « d’une grande discrétion sur le terrain de la pauvreté en milieu rural ». Le taux de pauvreté est pourtant plus élevé dans les communes rurales que dans les communes urbaines : 14,8% pour 11,8% en France et 12,9% pour 10,1% en Rhône-Alpes (chiffres INSEE, 2010). Les difficultés du travail social en milieu rural sont importantes : les insuffisances en matière de formation, d’emploi, de logement, d’accès aux services se cumulent et favorisent la précarité et l’isolement culturel et social.

Il est nécessaire aujourd’hui d’estimer avec plus de précision les difficultés du monde agricole et de faire connaître et accepter les aides sociales, tout en simplifiant leur accès, à une population souvent silencieuse et oubliée.

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