Maman… Y’a des Cigognes à Grenoble ?

 » Oui, mon poussin ! Il y en a !  » Depuis que Boise Antelme a créé l’association Les Cigognes en 2002 à Grenoble. Il y a non seulement des cigognes, mais aussi des autruches, des poussins, des perroquets…

« C’est avec une pointe d’humour que l’on traite le sujet de l’enfant non reconnu, afin de dédramatiser les situations  » nous dit Antelme, et d’ajouter :  » des noms d’oiseaux sont utilisés pour définir le statut de chacun dans cette grande famille. Les cigognes sont donc des femmes qui ont des enfants (poussins, poussines) avec des hommes qui font l’autruche « . L’association soutient toutes les personnes qui ont un enfant non reconnu dans leur famille. Réseau d’entraide entre mères célibataires, elle soutient aussi des pères qui ont abandonné leur enfant puis ont changé d’avis, des frères, des soeurs, des grands-parents en recherche de leur descendance, autre que locale, en ayant pour ambition de faire évoluer les mentalités, de faire changer les lois sur la filiation.

Unique en France sur le thème des enfants non reconnus, l’association Les Cigognes a de nombreux adhérents qui échangent sur le forum du site Internet. Bérangère (une cigogne) témoigne :  » C’est pendant ma grossesse, que j’ai choisi d’assumer seule, que j’ai découvert l’association, en surfant sur le net. C’est une source d’infos sur la reconnaissance de paternité, on y trouve des renseignements juridiques et grâce au forum, on échange avec les autres. Cela permet de sortir du silence, du tabou, de dédramatiser la situation et surtout, de ne pas être isolée « . Effectivement, tabous il y a ! Les mentalités évoluent peu et aujourd’hui, être un enfant non reconnu, par le père uniquement, est encore lourd à porter. Ce n’est pas facile en effet, quand on constate que nos tous petits sont formatés par le sempiternel  » Maman, Papa, et Bébé  » représenté dans la plupart des livres pour enfants. D’après Antelme s’il y a autant d’enfants qui cherchent leurs origines biologiques c’est parce que la génétique transmet des choses importantes, même si les liens affectifs sont néanmoins essentiels à la vie d’un enfant. Comme Max (un poussin) nous l’explique :  » je suis à la recherche de mon père biologique, et pourtant j’ai été reconnu à l’âge de 3 ans par mon père adoptif. Dialoguer m’a permis de me sentir moins seul dans ma démarche « . Il arrive qu’au bout de plusieurs années  » d’autruchisme  » certains hommes sortent la tête du trou et se décident à reconnaître leur enfant. On les appelle les  » papextruches « . Il y a 5 ans, Clément ne savait pas comment il allait s’y prendre pour revoir sa fille car à sa naissance, il se sentait trop jeune pour l’assumer.  » Depuis, je vois ma fille pour les vacances scolaires et suis heureux de remplir mon rôle de père.  » La complexité des comportements humains nous rappelle qu’aucune situation n’est immuable, et que ce que l’on a décidé un jour peut changer demain… et c’est tant mieux !

Les Cigognes
Centre social Chorier-Berriat
10 rue Henri-le-Châtelier – 38000 Grenoble
Tél : 04.76.24.57.39 ou 06.81.89.09.80
uneplume2002@yahoo.fr
www.lescigognes.net

Rencontres conviviales
tous les 3es samedis du mois
l’Oeuf journal de l’association tous les trimestres
– Bibliothèque (plus d’une centaine d’ouvrages)