Michèle Caron : donner la parole à ceux qui en sont privés

C’est une femme que l’on sent discrète mais déterminée avec qui j’ai rendez-vous pour établir son portrait en tant qu’ancienne salariée du Bon Plan. Pas facile de faire le portrait d’une animatrice radio qui anime une émission de radio « portraits d’Isère » !

 

Son passage au Bon Plan en tant que rédactrice et chargée de relations presse a semble-t-il marqué un virage dans sa carrière. D’abord en CES, puis en CEC, c’est en tout pas loin de trois années qu’elle a passées à travailler sur différents sujets tels que la précarité, l’exclusion… Mais c’est avec la radio qu’est née une grande histoire d’amour : »j’étais forte pour les titres des articles mais j’ai eu le coup de foudre pour la radio » . L’équipe avait  alors réussi à obtenir une émission d’une demi-heure sur une radio locale, l’occasion de donner la parole à ceux qui en sont privés.

De cette expérience au Bon Plan, elle garde un bon souvenir. « Cette expérience m’a apporté un tas de choses : l’écriture, les rencontres, l’écoute, la découverte d’un monde inconnu, les précaires, les non précaires . » Le travail d’équipe était également important.  « Le journal c’était notre bébé, je n’ai jamais retrouvé ça ailleurs« .

Des moments qui l’ont reconstruite à l’image de cet édito « La parole retrouvée » qui raconte la lente reconstruction de l’image de soi après qu’elle se soit brisée par une perte de repères due à une période de chômage et la perte de confiance dans ses propres capacités. Cette reconstruction se fait grâce à des rencontres. Dans son cas,  c’est une personne du relais emploi qui viendra non seulement à point nommé mais aussi « parce qu’elle avait l’ouïe fine« . En effet, il ne suffit pas d’être écouté, il faut aussi être entendu. Aussi rencontrer quelqu’un qui sait aussi décrypter ce que l’on veut vraiment, c’est fort et ça permet d’avancer, de rebondir !

On ne sent pas en elle d’amertume quant à cette période, Michèle évoque même « L’importance de l’expérience de la pauvreté a été très intéressante, cela m’a appris à vivre avec très peu et être dans l’essentiel… Au final je suis très contente d’avoir été au RMI, c’est une richesse inouïe mais c’est également éprouvant.« .

Aujourd’hui elle est en charge de l’émission « Portraits d’Isère » et de la chronique littéraire à France Bleu Isère où elle travaille depuis quatorze ans.