Odenore cible les difficultés des jeunes

La logique des dispositifs répond-elle aux préoccupations des jeunes ? L’Observatoire du non-recours a posé jeudi la question aux représentantes de la Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion.

Toujours dans l’objectif de mutualiser les savoirs-faire et les pratiques pour lutter contre le non-recours, la rencontre de l’ODENORE (Observatoire DEs NOn-REcours aux droits et services) du jeudi 28 mai dernier avait pour objectif d’examiner les difficultés d’insertion socioprofessionnelle des jeunes.

Un constat 2015 très inquiétant

Parmi les 15-29 ans, 17 % ne possèdent ni emploi, ni formation (13 % en 2012). Pire, 10 % n’ont aucune couverture santé. Le plus souvent en grande précarité, exclus du système éducatif, de l’emploi et de la formation et, de surcroît, méfiants envers les institutions, ils vivent en marge, « en errance » ou « à la dérive ».

Co-animatrices de la rencontre, les intervenantes de la MRIE (Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion) préfèrent plutôt parler de latence, car les jeunes, loin d’être inactifs, seraient de faite en quête de sens et de cohérence et chercheraient à se débrouiller seul.

Globalement, cette attitude est mal perçue par les acteurs institutionnels et inadaptée aux dispositifs en place.

Un patient travail relationnel

Malgré le travail des correspondants jeunesse pour instaurer le dialogue et positionner les jeunes comme des citoyens détenteurs de droits, la situation reste compliquée. Ils peinent à concilier « le temps des jeunes », « le temps de la municipalité » et plus largement celui des institutions.

L’ensemble des intervenants a convenu de l’intérêt de la relation intergénérationnelle nécessaire pour consolider le réseau de chaque jeune pour anticiper d’éventuels « clashs » et réussir à activer, au moment opportun, des leviers d’action vers l’emploi ou la formation.

Cette méthode permettrait de mieux cerner de quelle façon ces jeunes appréhendent le monde et pourquoi ils ne sollicitent pas les dispositifs destinés à les accompagner dans leur parcours de vie.

En fin de rencontre, le témoignage d’une jeune fille a parfaitement rendu-compte des difficultés rencontrées par les jeunes. Ces « études l’ont pas fait vibrer », elle était déçue par le manque de préparation du système éducatif à sa vie professionnelle « d’adulte majeur » et elle se « perd » dans le flot d’informations de l’Internet. Elle a prouvé par son intervention le ressort d’action de cette population et sa volonté farouche de recherche de solutions.