Quel sort pour nos communes ?

L’Association des Maires de France (AMF), dans un communiqué du 09 septembre, dénonce la baisse des dotations accordées aux communes. Une amputation qui risque de mettre en danger nos villes, mais qui pour le gouvernement est juste.

Le 19 septembre, certaines communes de France ont fermé leurs services administratifs. Pour cause : un mouvement de contestation nationale initié par l’AMF suite aux dotations que l’État a décidé de réduire à hauteur de 30 %. Dans un communiqué publié le 09 septembre 2015, l’association a manifesté son mécontentement suite à ces baisses successives et présume que « le rôle essentiel des communes et de leurs communautés à assurer, au quotidien, les services de proximité pour les 66 millions de Français, est menacé et l’activité économique des territoires est également fragilisée ». Un danger auquel sont exposées les communes. Raison pour laquelle l’AMF fait appel à tous les Français à signer la pétition « faisons cause commune ».

Quel est l’impact de ces baisses de dotations ?

La réduction des dotations de l’État pourrait un impact majeur sur la vie quotidienne de chaque citoyen où qu’il soit. Selon l’AMF, cette amputation va réduire systématiquement les « services du quotidien » tels que les logements, les crèches, écoles et cantines, les centres d’actions sociales, les transports, les équipements sportifs et culturels, l’environnement, les tris et la collecte des déchets…
Ensuite, elle peut provoquer le renoncement aux investissements créateurs d’emplois, comme les travaux d’infrastructures et d’aménagements.
Le dernier coup dur pour nos communes, c’est la hausse des impôts locaux.
« L’AMF ne conteste pas la nécessité de réduire la dette publique. Mais seul 9,5 % de la dette est imputable aux collectivités. Et à l’intérieur de ces 9,5 % seuls 4 % sont de la responsabilité des communes et intercommunalités, alors que l’effort qui leur est demandé atteint 25%. Cette situation est vécue comme une injustice et une erreur économique ».

Que répond le gouvernement ?

Le gouvernement, par la voix de Marilyse Lebranchu, ministre de la Décentralisation déplore un discours « alarmiste ». Elle évalue à une trentaine le nombre des communes « en grave difficulté budgétaire ». La baisse des dépenses publiques doit toucher tous les secteurs, y compris les dotations. Une situation difficile, certes mais qui est, selon la ministre, « un effort juste et équitable ».

Et pourtant, dans le secteur éducatif, par exemple, la réforme des rythmes scolaires initiée par le gouvernement s’est manifestée par des « charges importantes pour les communes et les intercommunalités, notamment des frais supplémentaires de fonctionnement et de personnel. Or, cette réforme survient dans un contexte de réduction drastique des dotations de l’État jusqu’en 2017 alors même qu’il demande aux collectivités territoriales de diminuer leurs dépenses ».

La dette publique est une affaire qui concerne tout le monde. Chacun doit porter sa petite pierre à l’édifice. Mais à quel prix ?