Les Rencontres Brel suivent en chantant la route qui mène à trente ans. Et s’offrent, pour leur vingt-huitième année, de prestigieuses têtes d’affiche.
La ligne droite
La Chartreuse n’est pas que le cadre de vie des moines chartreux ou la liqueur préférée de Quentin Tarantino. Elle est aussi, depuis 1988, le théâtre des Rencontres Brel, festival musical qui ne cesse de prendre le l’ampleur année après année, et compte aujourd’hui parmi les plus importants de la Région.
Créé à l’origine par les habitants de Saint-Pierre de Chartreuse, les Rencontres Brel demeurent aujourd’hui un événement soutenu par le village qui les accueille.
« C’est un projet qui appartient à sa population », insiste Mathias Quillard, son chargé de communication. Et cette année comme les précédentes, ce sont près de trois cents bénévoles qui participeront à son bon déroulement.
Si l’ampleur du festival a nettement changé depuis ses débuts, l’esprit cherche à rester le même. Ainsi, à l’image du Cabaret Frappé de Grenoble, la programmation tient à donner sa chance à des artistes encore peu connus, via sa scène découverte accessible gratuitement.
Et la fête continue
Cette année, les spectateurs pourront ainsi applaudir, parmi d’autres chanteurs ou formations, les groupes grenoblois Pan ou Barrio Populo, ou danser sur les rythmes reggae ou énergiques des Wailing Trees ou de Pitt Poule. Tout comme son chapiteau qui accueille les têtes d’affiche, la scène découverte se distingue par l’éclectisme de sa programmation.
Et les têtes d’affiche, justement ? Dans sa volonté revendiquée de s’ouvrir à un plus large public, les noms les plus actuels figurent au programme. Ainsi, aux côtés d’un pivot de la chanson française comme Pierre Perret ou d’un artiste reconnu et installé comme Bénabar, le collectif Fauve se produira dans la Chartreuse.
« C’est une volonté délibérée du festival : le registre chanson s’est un peu affaibli voilà une quinzaine d’années, et le festival a pris une dimension plus tournée vers les musiques actuelles. Et l’on s’aperçoit également que les registres sont beaucoup moins catalogables qu’auparavant. On peut considérer Fauve comme le renouveau de la chanson française, mais c’est compliqué de les classer dans ce registre », confirme Mathias Quillard.
Les gros sous
Marquée par l’annulation de très nombreux festivals, y compris sur Grenoble où le festival « Vous êtes bien urbain » ne connaîtra pas de troisième édition, l’année 2015 promet beaucoup de bonheur aux organisateurs et aux spectateurs des Rencontres Brel.
Il est vrai que le festival bénéficie, en plus de la passion de ceux qui le font vivre, de sources de financement variées : si les subventions des collectivités tiennent leur part, l’appel à des mécénats privés fait également partie des pistes largement exploitées par le festival. Mais la part d’autofinancement fait clairement la différence. Du point de vue financier, les Rencontres Brel sont autonomes à hauteur de 75 %.
Ce qui n’empêche nullement les personnes engagées dans l’organisation du festival de manifester leur solidarité à l’égard de tous les événements culturels annulés suite aux réductions, souvent drastiques, des fameuses dotations de l’État.
Rencontres Brel
St-Pierre de Chartreuse
du 21 au 26 juillet 2015