Suite à la loi déposée par Marisol Touraine, ministre de la Santé, qui consiste à généraliser le tiers payant, le conflit n’a cessé d’empirer entre les praticiens et l’état. Explications.
Simple dans son idée le tiers payant généralisé s’avère bien plus complexe dans sa mise en œuvre. Rappelons que cette loi consiste à dispenser le patient d’avancer des honoraires au terme d’une consultation. Mais ceci a suscité un tollé chez les médecins qui mettent en avant comme arguments que si la Sécu s’engage, selon cette loi, à rembourser intégralement les médecins, on arrivera à une « étatisation » de la médecine libérale, et qu’il s’agit, selon eux « d’un pas supplémentaire vers la « fonctionnarisation » des médecins que le ministre de la Santé tente d’imposer peu à peu depuis des années ». En outre, ils redoutent également les retards de paiement, voire les impayés, à cause de bugs internes à la CPAM et surtout aux quelque 500 assurances complémentaires et mutuelles.
Répercussions pour le patient
La conséquence de cette situation fut tout d’abord un mouvement de grève des praticiens commencée le 23 décembre dernier et qui, aujourd’hui à dégénérée en une véritable « rébellion administrative » ou les généralistes menacent de refuser la carte vitale ce qui aura pour résultat de noyer la sécu sous les feuilles de soins.
Au milieu de cet imbroglio quelles précautions devons-nous prendre ?: si l’on bénéficie de la CMU, ne pas oublier de se munir de son attestation, nécessaire afin de bénéficier d’une feuille de soins qui vous dispensera d’avancer le prix de votre consultation. Dans les autres cas, au moment de la prise de rendez-vous, s’assurer que votre médecin acceptera votre carte vitale afin de pouvoir bénéficier d’un remboursement dans des délais « acceptables ».
Quoiqu’il en soit si cette loi peut apparaître comme une réelle avancée, encore faut-il qu’elle soit applicable et que l’état se dote de moyens simples et efficaces afin que l’on n’en arrive pas à de tels dysfonctionnements. Affaire à suivre.