L’égalité en jeu

« À Jeu Égal » est une association ouverte aux gays, lesbiennes, bisexuels, transsexuels, aux intergenres*, aux sans-étiquettes, aux hétéros. Rencontre avec des adhérents pour découvrir ses activités.
Nous sommes reçus dans les locaux du Collectif Interassociations GAys et LEsbiennes (C.I.GA.LE) qui regroupent diverses associations, ainsi « À Jeu Égal » dont Bernard présente les différents pôles.
Le premier concerne l’accueil-écoute des personnes Lesbiennes, Gays, Bi, ou Trans (LGBT) en difficulté, dont certaines disent ici, pour la première fois, qu’elles sont gays, bi, lesbiennes… Un autre pôle important est lié à la convivialité, avec des sorties patinoire, ciné, des repas, etc. Le troisième s’attache à la prévention VIH et VHC, en partenariat avec l’association AIDES. Le dernier pôle est militant, sans que l’on soit obligé de militer au sein de l’association puisque cela implique une certaine visibilité : « Quand il s’agit de tenir une table dans un forum associatif place Grenette, c’est intéressant, mais ça peut être chaud, il faut en avoir envie… » À Jeu Égal revendique l’égalité totale, le mariage, l’adoption pour les LGBT, le droit à la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes, et préconise un vrai travail de prévention de l’homophobie auprès des jeunes (ce qui est toujours une lutte comme le prouve la récente censure d’un dessin animé sur ce sujet destiné aux primaires). Pour Yann, « On devrait améliorer la visibilité locale. À la télé, l’homosexualité c’est toujours à Paris. Quand on fait un forum place Grenette, au moins on est à Grenoble. »
Dans « À Jeu Égal », beaucoup étudient et/ou travaillent, beaucoup ont autour de 22-25 ans, au moins une personne est au RSA, mais sûrement plus. Yann pense être un des seuls à assumer le fait d’être au chômage depuis quatre ans. « D’autres disent qu’ils cherchent, qu’ils sont en changement d’emploi », sauf les transsexuels, souvent exclus professionnellement tant qu’ils ne peuvent pas changer d’état civil. On peut se demander s’il est plus difficile d’assumer d’être LGBT quand on est précaire ou au chômage. Pour Dan, la culture religieuse de la famille a plus d’importance que le niveau social pour la réussite du coming out**. Yann a « parfois l’impression du contraire, que les bourgeois ont une certaine image à préserver, alors que nous, on est déjà dans la merde. Alors un peu plus, un peu moins… » Selon lui, la précarité peut par contre avoir une incidence sur la difficulté d’accéder à l’information, pour sortir et rencontrer le milieu LGBT.
Assumer son orientation sexuelle et sa situation sociale, deux coming out pas toujours si faciles à faire. Pourtant, n’est-ce pas en assumant ses désirs, sa sexualité et en ne culpabilisant pas de sa situation sociale qu’on peut avancer ?

* Intergenre : se dit d’une personne qui considère appartenir aux deux genres sexuels (féminin, masculin) ou à aucun des deux, ou se situe sur un continuum allant de l’un à l’autre.
** Le coming out est le fait de « sortir du placard », c’est-à-dire d’annoncer son orientation sexuelle (LGBT) à sa famille ou/et à ses amis, ses voisins, à son travail, etc.

C.I.GA.LE se situe au
8 rue Sergent-Bobillot à Grenoble.
Diverses associations (randonnée en montagne, pour les parents et futurs parents gays et lesbiens, pour les lesbiennes, etc.) s’y retrouvent.
À jeu égal y propose le premier jeudi de chaque mois un accueil-écoute de 19h à 20h30, et tous les jeudis à 20h30 une soirée conviviale :
Site : http://ajeuegal.free.fr/web/index.php
Mail : contact@ajeuegal.org
Tél. : 04 76 46 15 25

Site général pour les personnes LGBT sur Grenoble :
http://www.grenoble.lgbth.com