Petit guide pratique pour comprendre votre chargé(e) d’insertion

« La CAF vous a fourni une DTR suite à votre demande de RSA, mais il vous manque les justificatifs APL, ainsi que votre CUI. N’oubliez pas de contacter la CORTI pour discuter de votre BCA et connaître la date de l’info-colle ! Signé : votre ALI »…
Vous n’avez pas tout compris, c’est normal !

Vous est-il déjà arrivé de participer à une conversation où malgré une extrême concentration et une attention sans faille, vous n’avez pourtant rien saisi de ce qu’il se disait ? Ah j’en vois qui n’ont pas eu à chercher bien longtemps ! D’ailleurs, il ne faut parfois pas aller bien loin pour assister à une de ces discussions totalement surréalistes où on se demande si les intervenants parlent chinois ou martien ! Dites-vous bien que vous n’êtes pas seul, chaque métier, chaque domaine possède son propre langage. S’il y a un secteur avec lequel le Bon Plan et ses lecteurs ont à faire régulièrement, c’est bien celui de l’insertion et du social en général.

Ce Similibilib… chemilibilick… shilimick… Le « chmilblick » (me dit-on dans l’oreillette – merci Simone) n’est pas sans conséquence. Outre le fait qu’il égare les non-initiés sur les chemins de l’incompréhension, il en vient parfois même à mener certains travailleurs sociaux un peu trop distraits vers des pentes savonneuses. Mieux vaut alors planquer quelques anti-sèches au creux de sa main. Le langage tout en sigles du monde merveilleux de l’insertion, ce n’est pas une sinécure. Deux solutions alors pour s’en sortir. La première, interrompre votre interlocuteur dès que vous aurez un doute ou une interrogation. Au bout d’un moment, vous risquez de l’agacer un tantinet, mais bon, il est justement là pour répondre à vos questions, quelles qu’elles soient. Et puis avec un peu de chance, cela lui fera prendre conscience de l’inutilité de « parler pro » avec quelqu’un qui ne l’est pas. La seconde, simuler une parfaite aisance avec des petits hochements de tête significatifs, même si vous ne comprenez que la moitié. À n’utiliser qu’en dernier recours, car vous ne serez pas gagnant à terme.

De nos jours, nous usons et abusons de sigles dont le sens reste souvent bien mystérieux pour les non-initiés, que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle (le SMS par exemple, n’est-il pas un type de langage totalement incompréhensible aux personnes qui ne font pas ou plus partie de la sphère dite des « djeun’z » ?).
Que pouvons-nous y faire alors ? Bah rien, ce texte n’a même pas pour vocation de faire avancer le shemyil, le Schimilimi, le libimliibili, le… raaahhhh !

La liste qui suit ne prétend nullement être exhaustive, mais tente d’apporter une aide à quiconque souhaite déchiffrer le vocabulaire « gloubiboulganesque » utilisé dans cet article :

CAF : Caisse des Allocations Familiales
ALI : Animateur Local d’Insertion
CUI : Contrat Unique d’Insertion
RSA : Revenu de Solidarité Active
CORTI (ex-CLI) : Coordination Territoriale pour l’Insertion (ex-Commission Locale d’Insertion)
DTR : Déclaration Trimestrielle de Revenu
BCA : Bilan de Compétences Approfondi
APL : Aide Personnalisée au Logement
SMS : Short Message Service

Et bien plus encore…
AS : Assistante Sociale
SIAE : Structure d’Insertion par l’Activité Economique
CIE : Contrat Initiative Emploi
CAE : Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi
CMU : Couverture Maladie Universelle
ACI : Atelier et Chantier d’Insertion