Si j’étais un homme, je serais capitaine…

Si j’étais un homme, je serais capitaine de bateau de pêche, astronaute, vendeur de beignets, conducteur de tractopelle, agent secret, maçon, pompier, président de la République, constructeur de sabres-laser (liste non-exhaustive). Oui, mais voilà, je suis une femme…

Et en tant que femme, je me dirigerai plutôt vers les domaines de l’enseignement, de l’administration, du social ou encore de l’aide à domicile (liste non-exhaustive également, mais dans des proportions bien moindres). Effectivement d’après Josette Casse, directrice du CIDF38 « les femmes s’orientent vers 30 ou 40 métiers, alors qu’elles pourraient s’orienter vers tous. Ce sont les représentations culturelles qui font que l’on ne s’oriente pas vers certains métiers. Il y a des métiers innovants, par exemple la maintenance informatique, vers lesquels les femmes ne vont pas alors qu’il y a du travail. »
Au-delà même des arguments très justes – de l’inégalité face au travail domestique, de la division sexuelle du travail et de la non-répartition d’un certain nombre de tâches –, il est une idéologie persistante, ancrée au plus profond de la société, dont les femmes elles-mêmes ont bien du mal à se détacher, selon laquelle il serait normal que les femmes se conforment à l’idéal traditionnel féminin : s’occuper avant tout de la maison et des enfants. Dans ce cas, il est encore difficile pour les femmes de s’autoriser un projet professionnel allant à l’encontre de leur rôle familial (plus encore lorsqu’il s’agit de poste à responsabilité).
Issues de formation ou non, les femmes connaissent particulièrement des problèmes d’insertion, dus notamment à la faible diversification de leurs orientations professionnelles.
« La question de  l’élargissement des choix professionnels est un vrai problème. Pour qu’une femme entende la question, il faut qu’elle y ait été elle-même sensibilisée. » Cela fait des années que le CIDF, l’ADATE, comme d’autres, travaillent sur cette problématique, mais cela n’a que très peu évolué. « Plus encore actuellement, le phénomène de crise fait qu’on va plutôt aller vers des choses qu’on connaît, c’est rassurant. » Il apparaît alors nettement qu’une volonté politique, seule, en matière d’insertion, n’est pas suffisante. Un réel travail de réflexion sur les représentations culturelles en direction des femmes est à faire, et ce, très tôt, dès l’école. Prendre conscience qu’il est possible de concilier vie familiale et vie professionnelle devient essentiel.
Ainsi, l’accroissement de l’activité des femmes, en France, constitue une des mutations majeures depuis la seconde moitié du XXe siècle. Toutefois leur entrée dans le monde du travail ne s’est pas opérée sans difficulté, quelles qu’elles soient. Et aujourd’hui encore, leur insertion par l’emploi reste une préoccupation de poids. L’émancipation professionnelle des femmes est-elle alors possible à l’heure actuelle ? Même si pour beaucoup, la réponse semble positive, le challenge devient une démarche propre à chacune.
« Quand je serai grande, je serai astrophysicienne, pilote de navette spatiale, passée maître dans l’art de faire les gâteaux au chocolat, et vous ? »

CIDF38 – Centre d’information sur les droits des femmes
9, rue Raoul Blanchard – 38000 Grenoble
Tel. 04 76 54 14 35
E-mail: cidf38@wanadoo.fr

ADATE – Migration Equité Interculturalité
5, rue Sainte Claire – 38000 Grenoble
Tel. 04 76 44 46 52
E-mail: adate@adate.org