Antigone, la culture vivante doit sortir de terre

Rue des Violettes, une ruelle calme du quartier des Eaux-Claires, d’étranges fleurs y poussent, des fleurs sauvages, des chardons toutes pointes dehors, de la mauvaise herbe qui ne demande qu’à être cultivée, à s’épanouir hors des pots, des bacs, des platebandes. Un semis de fleurs rouges, de fleurs vertes, de fleurs noires, de fleurs violettes.

De l’extérieur on dirait un garage. Dans l’entrée, un canapé, des fauteuils, une cuisine dans l’angle, un escalier mène à
une mezzanine pour les expositions de photos, de peintures ou autre.
Un thé à la menthe dans une main, un micro dans l’autre, l’entretien avec Géraud peut commencer. Alors Antigone, c’est quoi ? « Le projet à la base était de faire une association d’agitation artistique en milieu populaire, c’est-à-dire d’amener d’autres manières de penser que la pensée dominante et majoritaire, d’autres choses à voir, d’autres chemins à arpenter, d’autres choses à lire, en essayant d’être plus ouverts que certains endroits militants pour initiés. »
Antigone, un lieu politique ?  « Antigone ne se revendique d’aucune ligne politique précise, Antigone se positionne plus en portant et en défendant des valeurs de solidarité, de partage, antiautoritaires, liées au féminisme, à la réflexion, etc. »
Dans la pièce d’à côté, grande, blanche, des affiches aux murs, des rayonnages de livres, une bibliothèque-librairie « on y trouve des écrits sur des sujets politiques mais aussi des romans, des romans noirs, un rayon livres pour enfant, des bandes dessinées, etc. Pareil dans la librairie, avec un certain nombre d’ouvrages qui viennent de petits éditeurs très militants aux valeurs proches des nôtres. »
De l’agitation. C’est bientôt l’heure de la permanence, le soir-même il y a un spectacle pour expliquer la crise actuelle en ombres chinoises, et une exposition de photos doit être accrochée avant la fin de la semaine, du tohu-bohu dans la pièce, ça discute, ça fait le ménage. Antigone, c’est ce mélange ? « Les soirées ont des thèmes variés, ça va aller du féminisme à l’écologie, en passant par des cycles d’économie “vulgaire”, on peut avoir des films sur les rebellions à Oaxaca au Mexique comme un ciné-concert avec le Kid de Chaplin. On peut aussi organiser des ateliers ludiques, des ateliers d’écriture, ou des ateliers pour enfants… Antigone accueille différents collectifs ou regroupements d’individus ainsi qu’une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) et les prémices de constitution d’une coopérative d’achat sur Grenoble. On peut aussi tout simplement passer pour prendre un thé, manger une part de gâteau ou rencontrer des gens. »
Des petits producteurs, des petits éditeurs, la presse alternative, être dans le monde et à sa marge, là où ça bouge, tente, expérimente pour que cet espace devienne un lieu de croisement, de rencontres, une passerelle, un espace ouvert.

Pour en savoir plus :
Soirées à prix libre sauf cas exceptionnels. Repas à prix fixe « on a fait le choix de ne pas vendre de la mauvaise bouffe mais des trucs faits avec nos petites mains à base de produits bio, etc. » Pour la bibliothèque, il suffit d’être adhérent à l’association, soit une adhésion de 7 € et un chèque de caution de 50 €

Antigone
22, rue des Violettes 38000 Grenoble

Tel. 04 76 99 93 23
E-mail. antigone@ouvaton.org
Site :
http://www.bibliothequeantigone.org