Martin Hirsch : « Il faut faciliter l’accès aux droits ! »

« Créateur » du RSA, Martin Hirsch est un ardent défenseur de cette mesure d’aide qu’il a su mettre en place, en dépit des difficultés rencontrées. Présent à Grenoble pour participer au débat sur le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et au colloque « Langagez-vous ! », il plaide pour un accès facilité afin de lutter contre le non-recours. « Lorsque j’ai mis en place cette aide, on m’a avancé les risques de sur-recours et d’abus. Et maintenant, on s’aperçoit que c’est l’inverse qui se passe : trop de gens ne font pas valoir leus droits ! » D’où la nécesité d’agir pour que le RSA ne soit plus synonyme, dans le langage courant, d’assistanat mais soit associé à aide, droit et solidarité. Un choix lexical qui a sa place dans la lutte contre la pauvreté.

Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté : rencontre à la Mairie de Grenoble

Le 19 juin au soir à la mairie de Grenoble a eu lieu une séance d’échanges autour du plan de lutte contre la pauvreté. Olivier Noblecourt, le vice-président du CCAS, a animé le débat, en présence du Maire de Grenoble, Michel Destot, et le Préfet de l’Isère, Richard Samuel. François Chérèque, Inspecteur Général des Affaires Sociales en charge du Plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté, a présenté la synthèse du concept du plan et les axes majeurs de son déploiement. Martin Hirsch, Président de l’Agence du service civique, a partagé des observations pour la partie RSA qui est un des piliers de la lutte contre la pauvreté en France.

Vers un « super-RSA » ? Les propositions de Martin Hirsch

Martin Hirsch est entré au gouvernement en mai 2007 comme Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. Son « stratagème » (selon son terme) pour lutter contre la pauvreté a été de mettre en place un mécanisme de soutien aux bas revenus qu’il a dénommé « revenu de solidarité active » (RSA).

Augmenter le RSA plutôt que le SMIC ?

Dans une tribune parue dans le journal Les Echos, Martin Hirsch propose une alternative à l’augmentation du SMIC promise par la gauche et espérée importante par le Front de Gauche et certains syndicats. Prenant le risque de prendre tout le monde à contre-pied, l’ancien Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté propose que ce soit le RSA et non le SMIC qui soit augmenté de façon significative. Une prise de position audacieuse qui ne manque pas d’arguments : « cela permettrait de mieux cibler les bas salaires sans dégrader les comptes de l’Etat ».