Un pauvre sur trois est un enfant

Le 8 juillet 2013, la CNLE (Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale) a remis un avis sur la pauvreté des enfants en France.

Celui-ci dénonce une « situation alarmante » et met en avant l’augmentation de la pauvreté qui touche en premier lieu les enfants. Ainsi que l’indiquent les chiffres de l’INSEE, en 2010, près de 20 % des moins de 18 ans vivaient dans des familles aux revenus en dessous du seuil de pauvreté. « Cela revient à dire, nous dit l’avis, qu’un enfant sur cinq est pauvre et qu’une personne pauvre sur trois est un enfant. »

Cette proportion augmente également, de manière très importante. Et le CNLE n’est pas optimiste, reprenant le rapport du groupe de travail « Familles vulnérables, enfance et réussite éducative » de la Conférence contre la pauvreté, qui indique craindre qu’en cette année 2013, le nombre d’enfants pauvres ait dépassé le seuil des trois millions.

L’avis met également en relief la concentration géographique de cette pauvreté. Sans surprise, la pauvreté des moins de 18 ans est 2,5 fois plus élevée en ZUS (zone urbaine sensible) que hors ZUS. Ajoutons que, dans ces zones, plus d’un tiers des moins de 18 ans bénéficient de la Couverture maladie universelle complémentaire.

Si la CNLE souligne que des avancées (en matière de places de crèche, de places d’accueil chez des assistants maternels ou en maternelle pour les 2-3 ans dans les zones d’éducation prioritaire) sont observées, notamment en matière de volonté politique, l’insuffisance des moyens et leur inégalité inégalité territoriale sont très sévèrement critiquées.

La CNLE conclut son avis en manifestant son désir d’interpeller les pouvoirs publics, le Gouvernement et le Parlement sur cette question cruciale, et demande à pouvoir assurer un suivi sur les politiques de lutte contre la pauvreté, tout en regrettant que le gouvernement n’ait pas « suffisamment pris en compte » les propositions de l’atelier « Familles vulnérables, enfance et réussite éducative ».

La question est d’autant plus sensible que tout indique qu’un enfant pauvre a de grandes chances d’être en situation d’échec scolaire et que, pour reprendre les termes exacts de la CNLE, « les enfants pauvres d’aujourd’hui seront, pour une large part, si rien n’est fait, les exclus de demain. »

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