Visa pour le logement et l’emploi

Une convention visant à faciliter l’accès au logement pour les salariés jeunes ou précaires dans le parc locatif privé a été signée entre le gouvernement et Action Logement. Ce nouveau dispositif « Visale » sert à sécuriser les loyers.

VISALE (Visa pour le logement et l’emploi) est le nom donné à ce nouveau dispositif, effectif à partir du 1er février. Il va permettre à une grande partie de la population, n’ayant pas accès à l’emploi faute de logement, de trouver un appartement alors qu’elle n’a ni les revenus ni la stabilité généralement exigés par les bailleurs. Ce service de caution solidaire vient remplacer la Garantie des risques locatifs (GLR) considérée aujourd’hui comme étant inadaptée et la Garantie universelle des loyers (GUL), mesure phare de la loi ALUR, portée par l’ancienne ministre du Logement Cécile Duflot, jugée trop coûteuse.

Objectif  et démarches

Financé par Action Logement (AL) à hauteur de 130 millions d’euro par an (trois fois moins cher que la GUL), ce dispositif va permettre aux jeunes et aux salariés précaires d’accéder aux logements du parc privé en assurant aux propriétaires le paiement des loyers, y compris les charges, durant les trois premières années du bail. Grâce à cette caution locative gratuite (mais remboursable), les candidats aux logements n’auront plus besoin de garant (ce qui est souvent difficile). Et en cas d’impayés, c’est Action Logement qui s’en charge.
Avant de signer son bail, le futur locataire formule « une demande de visa » sur le site gouvernemental. Après avoir répondu aux critères, dans un délai de deux jours ouvrés, le candidat au Visale se voit octroyer un « visa » qu’il va remettre au propriétaire. Un dispositif jugé « immédiatement opérationnel et simple à mettre en œuvre », selon les propos de la ministre du Logement Sylvia Pinel, mais qui n’oblige le bailleur à l’accepter.

Qui est concerné ?

Les salariés du privé, hors secteur agricole, qui s’installent dans un logement privé peuvent prétendre au Visale en remplissant certaines conditions d’éligibilité.
Selon le communiqué de presse du 20 janvier, ce dispositif concerne « tous les salariés précaires du  secteur privé […], les jeunes salariés de moins de 30 ans et les ménages accompagnés dans le cadre d’une intermédiation locative, salariés ou non ». Une démarche qui fait monter au créneau certaines associations, comme la CNL, qui le considère déjà comme un « échec » en excluant les étudiants, les chômeurs et les retraités.

Selon le ministère du Logement, 200 000 locataires pourront bénéficier de caution. Et pourtant chaque année, un peu plus de 500 000 emplois restent inaccessibles faute d’une solution de logement, selon l’Association pour l’accès aux garanties locatives (APAGL), dont le président Jean
Jacques Denizard déclare, lors de la signature de la convention, que « la mise en place de Visale est guidée par la nécessité d’aider les salariés, les jeunes et les précaires, à se loger pour leur permettre de prendre un emploi ».