Abdel-Hafed Benotman, un écrivain enragé

Benotman écrit des romans noirs comme il donne des coups de poing à la face du monde.

En deux livres et deux recueils de nouvelles (Éboueur sur l’échafaud, Les Forcenés, Les Poteaux de torture et Marche de nuit sans lune , tous parus aux éditions Rivages, les trois derniers en « Poche »), on découvre un univers très sombre, où la violence explose au plus profond de la chair, une violence qui serait insoutenable si elle n’était pas atténuée par des éclats de tendresse.

Dans ses romans, il privilégie l’ambiance à l’intrigue, racontant la vie de personnages nés en bas de l’échelle économique, il écrit du côté des sans-papiers, chômeurs, pauvres, prisonniers. Il est réellement parmi eux, il n’écrit pas de loin, à distance, avec compassion ou misérabilisme, il est avec eux, et eux sont avec lui dans la même volonté de survivre et de se battre.
Benotman est un écorché vif, au romantisme noir, refusant de se soumettre aux règles d’un monde qui ne lui convient pas.
Son écriture vive, rentre-dedans, riche, est à l’image de l’auteur, elle déborde de colère et de générosité, elle percute, touche, fait mouche.

Cette littérature n’est ni confortable, ni reposante, c’est une littérature qui remue, trifouille dans les marges de la société et les tourments de l’humanité. Une littérature qui ne vous laissera pas insensible.