Un mouton, deux moutons… six mille deux cent vingt-six moutons !

Notre rythme de vie ne nous laisse guère de répit et le farniente n’a plus de place. Perçu en perte de temps, le repos est restreint à peau de chagrin.

 

Si les petits dormeurs restent les plus performants et se contentent de moins de sommeil, pour d’autres, la réduction de ce temps contrarie leurs organismes et à plus ou moins brève échéance conduit inévitablement au surmenage… « Il faut dormir 8 heures par nuit » est une idée reçue. En matière de sommeil, faire comme tout le monde est une ineptie puisque nos différences en terme de besoin sont des caractéristiques personnelles déterminées entre autres par des facteurs génétiques. Il faut savoir que nos rythmes biologiques sont profondément influencés par la mélatonine dite « hormone du sommeil » substance très particulière qui n’est secrétée que pendant la nuit par une petite glande de notre cerveau, l’épiphyse…
« Sommeil perdu, journée fichue » Hyperactif, employé dans un travail aux horaires décalés, pris dans un tourbillon d’impératifs socioprofessionnels, ou chômeur en recherche d’emploi, nous pouvons – tout en ayant une bonne santé – nous laisser piéger par un manque de repos réparateur et accumuler des dettes de sommeil. On retarde le coucher et le matin on se surprend à être déjà au terme de sa nuit, extirpé par la sonnerie du réveil… Embrumé, l’éveil est pénible avec une impression de confusion… Nous sommes « ivres de sommeil », impossible alors de soutenir notre attention et encore moins notre vigilance…
« De l’inconscience… aux conséquences » Selon notre profession, nous nous exposons à l’accident. Au volant d’une voiture, le manque de repos peut provoquer de nombreux et très courts sommeils de quelques secondes parfois fatals. Quinze minutes sur une aire d’autoroute pour une sieste est donc une sécurité. Le besoin physiologique naturel de dormir ne doit pas être réfréné. Le manque de sommeil est aussi le grand fautif du décrochage scolaire et une nuit blanche à ressasser ses examens n’aide pas vraiment… Une privation de repos s’accompagne de fatigue et de douleurs musculaires, notre humeur peut dériver en anxiété.
De nombreux troubles alimentaires, gastro-intestinaux et même visuels peuvent alors nous rendre la vie cauchemardesque. Nous sommes plus sensibles aux infections et le risque de développer un diabète ou une obésité est même accru. Par ailleurs, les veillées répétitives nous prédisposent à un vieillissement prématuré.
Pour nous aider à retrouver un sommeil régénérateur et nous alerter sur les erreurs à éviter, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) lance le premier guide pratique grand public « Bien dormir, mieux vivre » disponible notamment dans les CPAM et téléchargeable sur le site (voir encadré). Si votre sommeil vous pose problème, votre médecin vous orientera. Toutefois, il est toujours plus logique de miser en premier lieu sur le réajustement de notre hygiène de vie et de redécouvrir ce qu’est le « bon » sommeil.

 

INPES
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
www.inpes.sante.fr
Centre de santé et sommeil
11, rue Aimé-Berey 38000 Grenoble
Tél. 04 38 70 17 80

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