BeurrEpinard : l’aide alimentaire made in Matheysine

Sur le plateau Matheysin, l’association BeurrEpinard apporte une aide alimentaire aux démunis. Focus sur le fonctionnement de cette structure locale.

Fondée en 2012 à l’initiative de Jean Pierre Brès, l’association est aujourd’hui constituée de huit adhérents retraités qui assurent, chaque jeudi de l’année, sans interruption, la collecte de nourriture et sa redistribution.


De trente à deux-cents

 » À l’origine, il y avait une trentaine de bénéficiaires. Un chiffre qui a gonflé jusqu’à atteindre aujourd’hui deux-cents personnes (soit 90 familles) venant des territoires de la Mure, Corps et du Valbonnais «  explique Gérard Koch, le secrétaire de l’association. Un signe de  » mauvaise santé globale de la société  » pour ce membre du CA qui constate aussi une évolution des publics touchés par la précarité :  » Depuis deux ans, on observe une augmentation des bénéficiaires retraités. »


La bureaucratisation de l’aide

Si cette association locale répond manifestement à un besoin, elle doit faire face à l’alourdissement administratif induit par les aides auxquelles elle fait appel :  » Depuis 2014, l’habilitation de la Préfecture de région est obligatoire. La Direction régionale des sports et de la cohésion sociale nous a octroyé un premier agrément de trois ans, jusqu’en 2017, renouvelé pour dix ans. Nous devons transmettre à la Banque Alimentaire de l’Isère (BAI) les statistiques trimestrielles de fréquentation ainsi que la répartition homme-femme par grandes tranches d’âge. Les candidats à l’aide alimentaire doivent aussi fournir des justificatifs de ressources (attestation CAF ou avis d’imposition). Nous nous appuyons sur la notion de seuil de pauvreté de l’INSEE pour déterminer qui peut bénéficier de l’aide alimentaire. » Pour le secrétaire de l’association, cette  » bureaucratisation de l’aide «  pourrait être dûe au fait qu’une partie des denrées alimentaires provient du Fond Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD), le reste provenant de la ramasse quotidienne mise en place par la BAI sur l’agglomération grenobloise.


La collecte du jeudi

Si la gestion administrative est un mal nécessaire, le cœur de l’action de l’association, c’est la collecte chaque jeudi des denrées demandées à la BAI (complétée d’une ramasse auprès de l’Intermarché de la Mure), le transfert des produits de Sassenage à la Mure pour lequel une convention a été mise en place avec l’union de la Croix-Rouge d’Échirolles qui fournit deux chauffeurs, pour épauler l’accompagnateur de BeurrEpinard . Enfin le déchargement et la répartition dans des cartons nominatifs :  » Plus d’une tonne d’aliments à chaque tournée, que nous répartissons entre les différentes catégories de bénéficiaires (couples avec enfants, personnes seules….) en essayant d’être le plus équitables possible » explique Gérard Koch.


Les frais de fonctionnement

L’équité est une des valeurs de l’association, qui demande une contribution aux familles en fonction de la taille de leur foyer :  » On additionne l’ensemble des quotients familiaux (QF), somme qu’on divise par le nombre de familles. On obtient un QF médian – Pour les foyers au QF supérieur, la participation au fonctionnement est d’un euro par adulte, 50 centimes par enfant. Pour ceux au QF inférieur, elle est d’un 1,50 euro par adulte et 50 centimes par enfant. » Des sommes modiques qui constituent cependant un fond de roulement pour la structure qui loue chaque jeudi à l’Université Rurale Montagnarde (URM) les locaux de l’ancienne chapelle du château de Beaumont.  » Nous souhaiterions être plus soutenus par les collectivités locales «  explique Gérard Koch en précisant que d’autres structures comme le Secours Populaire ou les Restos du Cœur exercent leurs activités dans des locaux municipaux.

BeurrEpinard recherche aussi de nouveaux bénévoles, prêts à s’investir de façon continue ou ponctuelle :  » En novembre, la BAI organise sa collecte nationale. Si nous étions plus nombreux pour l’organiser sur le plateau, nous serions plus efficaces pour récupérer des dons. » Un appel à participer qui s’étend sur l’ensemble de l’année pour cette structure ouverte 52 semaines… par an !