Priscille Coulaud : créer pour exister

Priscille Coulaud a parcouru beaucoup de chemins, exercé beaucoup de métiers, d’aide-soignante à vendeuse avant de se retrouver au RSA. Et de devenir artiste. Rencontre.

Le sombre profil de l’individu désemparé, portrait robot type de l’allocataire RSA tel qu’il est généralement perçu, n’est pas de mise avec Priscille Coulaud : son regard déterminé et son aisance relationnelle met tout de suite à l’aise et elle se raconte sans détours. «J’ai travaillé à peu prés dans tous les secteurs, des métiers complètement différents puis suite à une séparation, je me suis retrouvée au RSA. Plutôt que de m’enfermer cela m’as permis de me poser et de me dire : qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? ».

Un temps de réflexion nécessaire qui mènera à une évidence : l’art et la création, c’est sa vie. « Mon inspiration vient de mes rêves, je les note dans une sorte de « livre à ciel ouvert » afin de m’en souvenir pour mon orientation artistique : j’ai en tête des quantités de projets, d’idées et de créations, et puis avec le temps, j’ai appris à finir mes travaux commencés » . Une vie d’artiste avec lequel il faut composer car son projet à présent est de parvenir à en vivre, mais elle s’implique également  dans les réunions et forum RSA : élue par les autres allocataires comme référente RSA pour les représenter lors des réunions mensuelles internes auprès du Conseil général et du pôle emploi. «je leur propose des solutions, des idées pour résoudre les problèmes liés à ce statut : le sentiment d’isolement, d’exclusion et nous réfléchissons ensemble à améliorer chacune de ces situations ».

On l’as compris, Priscille n’est pas du genre à baisser les bras et toujours le sourire aux lèvres, avant de prendre congé, nous parle encore de son art, la tète dans les étoiles : « Je dessine au coton tige, peinture sur radiographie, taches, empreintes et aussi l’art-arbre procédé qui consiste à frotter une feuille sur un arbre, à le crayonner et a donner vie à des formes mystérieuses, je suis comme en « connexion » avec l’arbre. »
Un exemple d’implication et de reconversion chez cette personne, qui prouve qu’être au RSA ne signifie pas la fin de la route, mais le début d’une autre.

 

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 Tableau peint au coton tige par Priscille Coulaud